Ils reviennent… de Issa López

Ils reviennent…

Après une tournée triomphale en festivals, récompensée notamment par le Grand Prix du PIFFF 2017, Ils reviennent… (aussi connu sous le titre de Tigers Are Not Afraid) sort enfin dans les salles françaises. S’il reste dans l’ombre des films de fantôme de Guillermo del Toro, le long-métrage est une proposition de fantastique courageuse, qui mériterait d’attirer le public estival entre deux blockbusters.
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Dans l’une des scènes les plus évocatrices d’Ils reviennent…, une petite fille du nom d’Estrella (Paola Lara) observe des poissons en train de nager dans une flaque d’eau, au coeur d’un bâtiment délabré. D’une couleur vibrante contrastant avec la grisaille ambiante, les créatures s’enlacent et évoluent a priori librement ; vues d’en haut toutefois, elles s’avèrent être emprisonnées, perdues au milieu d’une civilisation en ruines. D’une simplicité touchante (la musique de Vince Pope y est pour quelque chose), la séquence symbolise parfaitement l’isolement des jeunes protagonistes qu’Issa López, auteure mexicaine jusqu’ici connue pour des comédies romantiques lambda, choisit de suivre une heure trente durant. Victimes collatérales des cartels, ces quatre orphelins invisibles sont réduits à survivre au jour le jour sans ressources, ni la moindre supervision adulte. S’inspirant d’une situation contemporaine particulièrement inquiétante, López excelle à décrire le quotidien de ces gamins qui, tout en mimant des attitudes violentes (ils manient par exemple des armes à feu de façon totalement désinvolte), tentent de reproduire instinctivement une dynamique familiale « normale ». Père de substitution autoproclamé, le préadolescent Shine (Juan Ramón López) s’efforce de subvenir aux besoins de ses compagnons en volant de la nourriture, des vêtements, de l’argent ou des accessoires qu’il pourrait vendre facilement. Une nuit, il a le malheur de dérober à un dangereux trafiquant son téléphone portable, sans savoir que l’appareil contient l’enregistrement vidéo d’un meurtre récent. Aussitôt traqués, les gamins sont contraints de traverser une ville de Mexico proche d’un état de guerre, où l’âge ne décourage en aucun cas la cruauté.



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