HOMMAGES : Ulli Lommel

Rainer Werner Fassbinder, Andy Warhol et le cinéma d’exploitation à petit budget : soit les trois axes de la carrière d’Ulli Lommel qui, de l’Allemagne à la Californie, fait le grand écart entre cinéma d’auteur et une production beaucoup plus commerciale. Quitte à vendre son âme…
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En s’exilant aux États-Unis dès la fin des années 70, Ulli Lommel précède ses compatriotes allemands Wolfgang Petersen et Roland Emmerich, qui lui emboîteront le pas une dizaine d’années plus tard, convoqués par les studios et appelés à de hautes fonctions. Ce qui ne sera pas son cas. C’est suite à un concours de circonstances qu’Ulli Lommel pose ses valises chez l’Oncle Sam. Ou plutôt dans les locaux de la Factory, collectif protéiforme créé par Andy Warhol dans le but de promouvoir des artistes dont les plus connus se nomment Velvet Underground et Paul Morrissey. Lommel y passe trois ans, participant activement aux activités de cet atelier devenu légendaire, symbole de l’effervescence artistique du New York des années 70. Il y signe notamment Blank Generation, récit des amours tumultueuses entre une journaliste française incarnée par Carole Bouquet et une rock star interprétée par Richard Hell, l’un des initiateurs du mouvement punk. Une entreprise entre la Nouvelle Vague et l’underground. Produit dans la foulée, comptant à son casting Jack Palance et Andy Warhol dans son propre rôle, Cocaine Cowboys est de la même étoffe, portrait de deux musiciens qui se lancent dans le trafic de drogue.


AU GOÛT DU JOUR
Cocaine Cowboys
sort dans un circuit limité à quelques salles. Trop peu pour son réalisateur, qui voudrait toucher un plus large public. Quoi de mieux pour y parvenir que de tenter sa chance avec un film d’horreur ? Si John Carpenter y est parvenu avec Halloween, pourquoi pas lui ? Opportuniste, l’exilé reprend des éléments de L’Exorciste et d’Amityville, la maison du diable pour écrire, en compagnie de sa femme (la comédienne Suzanna Love) Spectre, alias The Boogeyman en version originale. Le scénario suit le retour d’un frère et d’une soeur dans la maison où, 20 ans plus tôt, le premier a tué son beau-père, un type abominable dont il était le souffre-douleur. Mais le fantôme de l’affreux défunt rôde toujours dans les parages, se manifestant dans le reflet d’un miroir… L’une des bonnes idées d’une production qui penche du côté du slasher avec ses amants embrochés par la bouche ou cette fille qui, sous emprise, s’égorge à l’aide d’une paire de ciseaux… À l’évidence, Ulli Lommel a consciencieusement visio [...]

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