Hommage Bill Paxton
Né à Fort Worth au Texas en 1955, William Paxton est un pur produit de l’Amérique de Kennedy : à huit ans, il fait partie de la foule rassemblée devant l’hôtel de sa ville où le Président donne son dernier discours le matin du 22 novembre 1963. Le petit Bill ignore alors qu’il fréquentera le même lycée que Lee Harvey Oswald et qu’il produira, 50 ans plus tard, Parkland, un film consacré au chaos régnant dans l’hôpital de Dallas où fut admis JFK après avoir été assassiné. Élevé dans une famille catholique et descendant du général Sam Houston, le héros de Fort Alamo (qu’il ressuscitera pour la télévision dans la mini-série Texas Rising en 2015), Bill commence à réaliser des films en Super 8 avec ses copains à l’âge de 17 ans avant de partir pour Los Angeles et d’enchaîner les petits boulots tout en continuant à tourner des courts. Ce qui le passionne beaucoup plus que d’être gardien de parking.
L’AVENTURE CAMERON
C’est par l’intermédiaire d’un ami commun qu’il croise la route d’un certain James Cameron, qui travaille comme créateur des décors sur des productions Roger Corman et s’apprête à oeuvrer sur La Galaxie de la terreur (1981). Recruté par son nouvel ami, Paxton se retrouve décorateur dans l’équipe de nuit du film et sur une poignée d’autres. Mais il vise plus haut. Après avoir échoué à l’examen d’entrée de l’école de réalisation de l’USC et ayant pris beaucoup de plaisir à jouer dans ses propres films, il décide de devenir acteur et part étudier l’art dramatique à New York. Une fois revenu en Californie au début des années 80, il se retrouve un peu dans la position du héros de Body Double et enchaîne les castings, se distinguant dans des séries B horrifiques comme À la limite du cauchemar (où il joue au basket en harcelant un camarade de classe) et Cérémonie mortelle (en fils détraqué du propriétaire d’une morgue), sans oublier des rôles de soldat dans le clip de Pat Benatar Shadows of the Night (où il se déguise en officier nazi !), Les Bleus et surtout l’excellent La Loi des seigneurs de Franc Roddam, où il rencontre Michael Biehn, qui s’apprête à tenir le rôle principal de Terminator pour James Cameron. Ce dernier n’a pas oublié son employé nocturne et l’engage pour jouer le punk aux cheveux bleus qui tente de détrousser Arnold au début du film. Pas de quoi le révéler au grand public cependant : il se fait beaucoup plus remarquer en patron de bar chez Walter Hill dans Les Rues de feu ou en jouant les grands frères borderline, qu’il soit porté sur l’inceste (Impulse, où il lorgne sur sa petite soeur Meg Tilly) ou crétin allumé dans Une créature de rêve de John Hughes. Dans le rôle de Chet, il s’y montre hilarant et finit transformé en étron géant qui parle (impressionné, le réalisateur lui proposera le rôle du garagiste dans La Folle journée de Ferris Bueller, mais le comédien jugera le rôle trop bref et refusera). L’air de rien, Paxton commence déjà à développer un style qui le rend singulier : il est le mec sympa avec qui on a envie d’aller vider quelques bières (mais pas draguer les filles, parce qu’il les fera rire et les mettra dans son lit), mais aussi la grande gueule martyrisant les plus faibles au lycée. Un mec marrant mais qui peut devenir très dangereux en l’espace d’un instant. Une dualité que traduit parfaitement le regard très expressif de l’acteur, capable de décrocher des sourires éclatants avec des yeux de prédateur.
PRIVATE HUDSON
C’est dans un aéroport, alors qu’il s’envole pour rejoindre sa fiancée à Londres après avoir tenu un petit rôle de contrôleur aérien de l’armée dans Commando, que Bill recroise Cameron, qui est en pleine rédaction du script de la suite d’Alien. « T’as intérêt à écrire un rôle pour moi ! » lui lance l’acteur en plaisantant. Enfin, pas tout à [...]
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