Avez-vous dû vous réapproprier le design du projet après le départ de Mark Romanek ? Vous venez des effets spéciaux, et j’imagine donc que l’aspect visuel est très important pour vous…
Oui, comme vous le dites je suis très familier avec le domaine des effets spéciaux et j’ai pu gérer cette partie du projet assez facilement. Nous avions une très bonne équipe, Steve Begg était le superviseur. En fait je ne voulais pas avoir à me soucier des trucages. Je voulais pouvoir garder mon énergie pour d’autres aspects. Bien sûr, je voulais faire le film que j’avais en tête, et non finir le film de quelqu’un d’autre. J’ai donc passé beaucoup de temps avec les acteurs, avec l’équipe du design. Je voulais changer tout ce que je pouvais, sans toutefois renier les bonnes décisions de Mark Romanek. Ca a fonctionné comme ça a pu. A vrai dire j’aime beaucoup le résultat final. Shelly Johnson a tourné un film superbe, c’est sans doute l’une des plus belles photographies que j’aie jamais vues.

Il se dégage du film une réelle passion pour la mythologie du loup-garou. Par exemple, vous semblez prendre un énorme plaisir à exploiter l’image de la Lune. Il est d’ailleurs assez paradoxal de noter à quel point la Lune est devenue secondaire dans les films de loups-garous récents.
Je tenais à ce que la Lune soit toujours présente dans Wolfman. De plus nous l’avons utilisée pour souligner le passage du temps. Elle n’est uniquement là pour nous dire que le héros va se transformer en monstre. C’était crucial car l’histoire se déroule sur une période de cinq mois. Je n’étais pas sûr que le public arriverait à le comprendre. C’était un vrai défi narratif. Nous avons essayé de traduire cette temporalité de la manière la plus efficace possible. Nous caler sur le cycle lunaire était une mét [...]