HÉRÉDITÉ de Ari Aster

Hérédité

C’était quand la dernière fois que vous avez mis les pieds dans une salle de ciné pour venir voir un film d’horreur adulte, exigeant et carrément creepy ? Une paye, hein ? La bonne nouvelle, c’est qu’Hérédité va combler vos attentes. La mauvaise (vraiment ?), c’est que vous allez peut-être en ressortir un peu en vrac…
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Le deuil. En temps normal, l’une des choses les plus horribles qui puissent frapper une famille. Mais pas pour les Graham, qu’on vous présente au grand complet : la mère Annie (Toni Collette, phénoménale), le père Steve (Gabriel Byrne), le fils Peter (Alex Wolff) et la cadette Charlie (troublante Milly Shapiro). Enfin non, pas au grand complet : la maman d’Annie vient de décéder. Pourtant, personne ne se répand en larmes. Il faut dire que Mamie a toujours été du genre possessive envers ses petits-enfants, qu’elle a quasiment essayé d’élever à la place de sa fille. Et que quand elle s’est mise à perdre la boule après s’être installée chez les Graham, l’ambiance était du genre craignos. Alors Annie, artiste qui conçoit des scènes de vie miniatures exposées dans des galeries, reprend la sienne, de vie. Même si elle a l’impression que l’ombre de sa génitrice plane toujours sur elle… jusqu’à ce qu’une autre tragédie, bien plus horrible et traumatisante, vienne frapper sa famille. Là, Annie va peu à peu comprendre que ce qui s’acharne sur les siens n’a peut-être rien à voir avec les caprices du destin…



HORREUR GIGOGNE
Pas question d’en révéler beaucoup plus sur les développements scénaristiques d’Hérédité, même si vous convaincre de la brillance du premier long de Ari Aster sans en dévoiler la nature profonde est une mission délicate. Car explorer les arcanes du drame qui secoue les Graham revient à ouvrir une poupée gigogne pour trouver à l’intérieur une autre poupée gigogne, à l’intérieur de laquelle se trouve une autre poupée gigogne… vous avez pigé. Hérédité se dévoile par strates, comme une descente aux enfers immobile, un détail de l’intrigue se révélant souvent être une clé vers une nouvelle dimension psychologique ou fantastique du récit. Car on est très loin ici d’un pitch prétexte déféqué par une team de marketeux goguenards (« Hey dude, si on faisait un film d’horreur sur le jeu du ouija, et qu’on [...]

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