HAPPY BIRTHDEAD de Christopher Landon

Happy Birthdead

Envie d’un thriller pour ados pas trop bête et confectionné avec un minimum de sérieux ? Alors Happy Birthdead pourrait bien être votre came, le quatrième long-métrage de Christopher Landon se révélant être un produit de consommation courante tout à fait recommandable, à défaut de se montrer révolutionnaire.
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Sil ne fut pas le premier à se frotter au thème de la boucle temporelle (le court-métrage 12:01 PM de Jonathan Heap était notamment passé par là), Un jour sans fin s’est imposé comme le mètre étalon du genre, une irrésistible comédie illustrant les déboires d’un reporter grincheux (Bill Murray) contraint de revivre inlassablement la même journée. Il n’en faudra pas plus pour titiller la fibre des scénaristes hollywoodiens qui ont depuis dupliqué à leur sauce le pitch – ludique en diable – du film de Harold Ramis. Après des titres comme Haunter, Mine Games, Edge of Tomorrow ou encore Le Dernier jour de ma vie, c’est au tour de Happy Birthdead (Happy Death Day en VO) de reprendre à son compte le gimmick de la répétition temporelle, que ses concepteurs intègrent ici à l’univers codifié du slasher. Forte d’un concept dont l’efficacité n’est plus à prouver, cette production Blumhouse se démarque immédiatement de la concurrence en proposant un rythme soutenu (on n’est pas chez Annabelle, quoi) et un procédé narratif qui pousse le spectateur à scruter chacun des indices s’offrant à sa protagoniste, une étudiante égoïste dont l’anniversaire se voit gâché par l’irruption d’un psychopathe adepte de l’arme blanche. Obligée de remettre en cause les fondements de son existence, l’héroïne de Happy Birthdead se lance, contre son gré, dans une quête initiatique afin de rompre le sort qui la force à retourner 24 heures en arrière dès lors que son agresseur l’envoie six pieds sous terre. Voilà qui insuffle un peu de panache et de fraîcheur à une intrigue traitée certes sans génie, mais avec une évidente conviction. Gageons que la présence derrière la caméra de Christopher Landon y est pour quelque chose, l’auteur du Manuel de survie à l’apocalypse zombie ayant toujours cherché à endiguer l’abêtissement du teen movie hollywoodien, genre trop souvent malmené par des producteurs dénués de toute préoccupation artistique.



SLASHER EST-IL ?
Cette réussite – aussi mineure soit-elle – doit beaucoup à son duo d’acteurs principaux (Jessica Rothe et Israel Broussard, parfaitement complémentaires) dont le charisme parvient à nous donner envie de suivre l’évolution d’une relation entamée sous de mauvais auspices. Véritable colonne vertébrale de Happy Birthdead, la jolie love story naissante – mais éternellement contrariée – liant Tree et Carter s’avère d’autant plus touchante que Landon n’hésite pas à ralentir la cadence pour insuffler un soupçon de pathos et d’émotion à un script lorgnant parfois du côté de la satire cinglante à la Fatal Games. Bien que risqué, ce numéro d’équilibriste permet au réalisateur de se faire pardonner les défauts (timeline parfois contestable, meurtres un poil trop propres, épilogues à répétition) de ce whodunit qui ravira les nostalgiques du neo-slasher (si, si, ça existe !) auquel il fait ouvertement du pied. En raison de son cadre estudiantin bien sûr (on pense à Scream 2 ou Urban Legend), mais aussi dans sa volonté de minimiser les fake scares au profit de bonnes courses-poursuites à l’ancienne, à l’image de cette longue séquence de traque où Tree traverse toutes sortes de lieux (hôpital, parking, route de campagne) afin d’échapper aux attaques d’un tueur sacrément coriace. Et les amateurs de se remémorer, la larme à l’oeil, la fuite désespérée de Sarah Michelle Gellar dans Souviens-toi… l’ [...]

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