HALLUCINATIONS COLLECTIVES 2020

Carton plein – dans la mesure des 60 % de jauge autorisés –, le festival lyonnais a régalé le public d’une édition solide, entre cartes blanches, thématique principale, sélection de courts-métrages et compétition internationale.
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Pour qui a observé, désespéré, le public estival investir des tiers de salles pour aller voir Les Blagues de Toto, cette semaine de projections a mis plus que du baume au coeur : c’était comme soigner sa cinéphilie au lance-flamme. Jusqu’au dernier moment, l’équipe des Hallucinations Collectives, en liaison avec le cinéma Comoedia, a redouté devoir tirer un trait sur cette édition 2020, après un premier report en juillet. La programmation était calée, affinée. Ne restait plus qu’à voir si le public allait répondre présent, dans le respect des consignes sanitaires, le souffle coupé derrière ses masques chirurgicaux : tel fut le cas, histoire d’endiguer le palmarès d’une année sinistre. La thématique du cru 2020 s’articulait autour des grandes heures du cinéma hongkongais, avec en délicieuse entame le grandiose Story of Ricky de Nam Lai Choi – si vous n’assistez pas à une projection publique de ce monument de mauvais goût d’ici vos 50 ans, vous n’aurez pas forcément raté votre vie, mais celle-ci sera incontestablement plus triste. Cette grand-guignolade barbaquesque fut suivie de l’un des sommets de la filmographie de Ringo Lam, comptant parmi les grands polars directement liés à la rétrocession de Hong Kong, le fiévreux Full Alert (qui vient de sortir chez nous en Blu-ray chez Spectrum Films). Les flics et les truands y sont hantés par les cadavres laissés dans leur sillage, tandis que la cartographie si particulière de Hong Kong et des territoires attenants dessine le chaos politique à venir. Comme l’a très judicieusement remarqué le génial intervenant en introduction (un fan de Nicolas Cage est automatiquement un génie, démerdez-vous avec ça), le film prend encore de l’ampleur à l’éclairage des tragiques événements récents. Le dernier acte n’est qu’un immense hurlement aussi désespéré que visionnaire sur l’inévitable déchirement sociétal engendré par cette révolution imposée de force. Moins définitif politiquement, le premier Police Story de Jackie Chan traîne un peu la patte &ag [...]

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