
HALLUCINATIONS COLLECTIVES 2019
Citons d’emblée un extrait de l’excellent édito du festival, qui expose toujours avec clarté et décontraction les objectifs des organisateurs : « Nous pourrions en effet programmer des films pour la simple raison que nous les aimons bien. Mais nous préférons nous compliquer la vie en les regroupant en corpus. Nous espérons ainsi que l’intérêt de chaque film soit rehaussé par la présence de ses pairs, et que la pertinence de l’ensemble soit supérieure à la somme des pertinences de chacun. Notre ambition, bien modeste et en ayant conscience de ne pas être exhaustif, est de vous donner la possibilité d’avoir une vue plus globale sur un sujet, de créer des connexions… ». Pour cette douzième édition donc, qui s’est tenue du 16 au 22 avril derniers au cinéma Comoedia de Lyon, port d’attache habituel – et idéal – de la manifestation, les connexions étaient comme toujours nombreuses. Et c’est dans cette capacité à établir des généalogies inattendues et stimulantes des genres que les Hallucinations collectives font clairement la différence avec leurs pairs : cette année par exemple, le festival proposait en guise de locomotive une thématique dédiée au cinéma afro-américain et intitulée « Unexploited ». Évidemment, une telle « matière » charrie son lot de clichés et d’attentes, que les programmateurs prennent non pas à contre-pied mais plutôt dans un autre sens. Aux côtés d’heureuses évidences (le fondateur Sweet Sweetback’s Baadasssss Song de Melvin Van Peebles, Ganja & Hess de Bill Gunn), on trouvait ainsi le très perché Top of the Heap de Christopher St. John, un drôle de machin dont la remise en perspective par son introducteur (l’encyclopédique Eric Peretti, présentateur-star des séances du festival) était plus que nécessaire à son appréhension globale. On ne se risquera ici qu’à un demi-résumé, faute d’en dire trop sur les « surprises » d’un film-rêverie/cauchemar racontant le quotidien morose d’un flic black de la police de Washington (incarné par Christopher St. John en personne) qui glisse au fil de ses rondes et sorties adultères da [...]
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