Give Me Five Lucky McKee

Le réalisateur de May et The Woman était présent au Festival de Strasbourg pour accompagner son dernier long-métrage, Kindred Spirits. Nous en avons profité pour le soumettre au jeu du Give Me Five…

LE PORT DE L’ANGOISSE DE HOWARD HAWKS (1944)
« J’ai découvert ce film avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall il y a peu. Il y a eu beaucoup de longs-métrages de ce genre dans les années 40, avec des personnages américains égarés dans un pays étranger et piégés dans une situation inextricable : conflit politique, crime organisé, etc. Le Port de l’angoisse est en ce sens très proche de Casablanca, mais la relation entre Bogart et Bacall y est vraiment sublime. Il y a aussi un twist hallucinant : quelqu’un se fait tirer dessus alors qu’on ne s’y attend pas du tout, et ça m’a fait bondir de mon fauteuil. La mise en place de Hawks jusqu’à ce coup de feu est incroyable. C’est encore plus fort de découvrir ce film 75 ans après sa sortie. J’en suis instantanément tombé amoureux. C’est basé sur un roman d’Ernest Hemingway, et l’un des scénaristes est William Faulkner. Ça m’a mis KO, c’est tellement bien photographié et mis en scène… Le Port de l’angoisse est presque anti-sentimentaliste. C’est quelque chose que j’adore chez Hawks ; il s’efforce à chaque fois de réduire les sentiments au strict minimum. Quand des personnages s’aiment dans ses films, il n’y a rien de dégoulinant. Si vous n’avez pas vu Le Port de l’angoisse, je vous le conseille au plus haut point. Je le préfère carrément à Casablanca ! »




L’EMMURÉE VIVANTE DE LUCIO FULCI (1977)
« Ce qui m’impressionne dans le cinéma italien de cette époque, c’est que les films étaient tournés avec des équipes très réduites. Il devait y avoir quatre, cinq ou six personnes qui s’occupaient de tout. Et ils tournaient des plans incroyablement complexes ! Aux États-Unis, il y aurait soixante personnes au minimum derrière la caméra. La mise en scène de Fulci, le choix des angles de caméra, c’est du génie. Ces gars étaient capables de faire des miracles avec un trépied, un zoom et une petite dolly. C’était excitant, dynamique, et le cinéma artisanal de ces gens-là était d’un niveau bien supérieur à ce que l’on peut voir aujourd’hui dans la plupart des superproductions hollywoodiennes. Ça m’a vraiment frappé quand j’ai revu L’Emmurée vivante il y a peu. L’approche de Fulci et de son équipe m’inspire beaucoup, [...]

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