Give Me Five Jay Oliva réalisateur et story-boarder
STAR WARS : ÉPISODE V – L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE D’IRVIN KERSHNER (1980)
« J’ai découvert Épisode V en 1980, j’avais quatre ans. J’ai d’ailleurs réussi à voir le premier épisode sur grand écran, bien qu’il soit sorti un an seulement après ma naissance. En 1980, ils ont ressorti Un nouvel espoir en salles, juste au moment de l’arrivée de L’Empire contre-attaque. Mon père m’a emmené, et ça m’a retourné le cerveau. C’était un double feature, avec d’abord Épisode IV, et ensuite Épisode V. Ce dernier reste mon préféré, et de loin. Pour moi, c’est le film ultime. C’est bouleversant, j’adore les arcs narratifs, j’adore la musique, la direction artistique… Encore aujourd’hui, c’est irréprochable, et tellement beau. La séquence de la bataille dans la neige avec les AT-AT n’est pas seulement cool d’un point de vue visuel : elle couvre un large champ émotionnel. Et la fin, évidemment, personne ne l’avait vue venir. Le fait que Vader soit le père de Luke m’a atomisé à l’époque. Aujourd’hui encore, en tant que réalisateur, j’essaie toujours de repenser à ce que j’ai ressenti face à L’Empire contre-attaque. Pour moi, chaque plan est une carte postale absolument parfaite. Je donne aujourd’hui des cours de composition visuelle, et je montre très souvent un plan bien spécifique d’Épisode V. Celui de C3-PO à l’intérieur de la base de Hoth après l’évocation de l’approche des marcheurs. C’est vraiment un plan très bref de C3-PO, qui fait un mouvement très subtil, mais la composition est phénoménale, que ce soit sur les éléments à l’avant-plan, l’éclairage… On pourrait presque le manquer, mais il compte énormément. Quand je fais mes propres films, j’essaie toujours d’apporter autant de soin à chaque plan que l’équipe de L’Empire contre-attaque. Je veux qu’on puisse faire un arrêt sur image à tout moment, et que ce soit beau à voir. On pourrait aussi parler du combat au sabre entre Luke et Vader. Au début, il n’y a presque pas d’action, mais la tension est palpable et vous fait presque tomber de votre siège. La chorégraphie n’est pas aussi folle que celle du climax de La Menace fantôme, mais c’est visuellement renversant. Ça me rappelle le cinéma de Kurosawa, avec ces samouraïs qui se tournent autour très lentement, et soudain un type attaque et l’autre tombe à terre. Et c’est la fin du combat ! Comme vous le sav [...]
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