Give Me Five Jack Sholder

En marge de la longue interview carrière de ce numéro, Jack Sholder, le réalisateur de La Revanche de Freddy et Hidden, a accepté de se prêter au jeu du Give Me Five. L’occasion d’en apprendre encore un peu plus sur son riche parcours.



LES ENFANTS DU PARADIS 
DE MARCEL CARNÉ (1945)
« Dans les années 1960, je me suis inscrit à l’université d’été de Besançon, et j’ai découvert là-bas À bout de souffle. J’ai dû comprendre la moitié du film, mais j’ai adoré ! Ensuite, j’ai passé un an à l’université d’Édimbourg. J’y ai pris du LSD avec ma petite amie de l’époque, et la vie m’est soudain apparue comme dénuée de sens. Du jour au lendemain, j’ai abandonné tout ce que je faisais, comme la trompette ou la littérature. Ma copine était très cinéphile et passionnée de photographie ; j’ai donc commencé à regarder des films avec elle. J’étais très attiré par la Nouvelle Vague, en particulier Godard et Truffaut. J’aimais aussi Jean Renoir et bien sûr Marcel Carné, surtout Les Enfants du paradis. J’ai toujours cru à la théorie des auteurs, et j’ai toujours voulu faire ce genre de films. On le voit très bien dans mon court-métrage The Garden Party, une adaptation d’une demi-heure d’un roman de Katherine Mansfield qui parle d’une jeune fille qui grandit. Ça n’a rien à voir avec ce que j’ai pu tourner après. J’ai shooté pas mal de courts, certains bons, d’autres non, mais celui-ci est le premier où j’ai commencé à me « sentir » cinéaste. Enfin bref, si je devais choisir un seul film dans tous ceux que j’ai cités, ce serait Les Enfants du paradis. » 


CITIZEN KANE & LA SOIF DU MAL
D’ORSON WELLES (1941 & 1958)
« La Soif du mal est sans doute le film que j’ai le plus copié dans toute ma carrière. Parfois, quand on s’inscrit sur un site Internet, on doit remplir une sorte de questionnaire pour protéger son mot de passe. À la question « Quel est votre film favori ? », je réponds toujours La Soif du mal. Ce n’est pas forcément mon préféré, mais je l’ai vraiment pillé. D’un point de vue stylistique, j’adore la manière dont Welles utilise la profondeur de champ, en essayant de garder le focus le plus loin possible. Je me suis vraiment inspiré de sa méthode dans Hidden. À mes débuts, je me cherchais vraiment un style. Impossible d’être considéré comme un auteur si on n’a pas de style ! J’ai été monteur pendant quatorze ans, et c’est un métier qui m’a passionné. À la trompette, je n’étais pas mauvais, mais il y avait beaucoup de gens qui jouaient [...]

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