Give Me Five Christian Volckman

Le réalisateur de Renaissance et de The Room (cf. Mad Movies 338) a accepté de se prêter au jeu du Give Me Five, et partage avec nous sa passion pour la folie vue à travers les objectifs de Kubrick, Fuller, Forman, Welles et Lang.
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SHINING DE STANLEY KUBRICK (1980)
« Quand je finis de regarder un film, j’aime pouvoir me dire que des détails m’ont échappé. Kubrick fait ça très bien sur Shining, avec cette dernière image de Jack Nicholson qui a intégré la photo de l’hôtel. Ce film m’a extrêmement perturbé pour des tas de raisons. Déjà, si tu lis le scénario – et je l’ai fait avant-hier –, tu te rends compte que ce serait impossible à vendre aujourd’hui. C’est un scénario chiant, en fait, il ne se passe pas grand-chose, c’est extrêmement bavard, et si tu n’as pas vu les images de Kubrick avant, tu te dis : « Quel est l’intérêt ? ». La mise en scène apporte vraiment quelque chose d’absolument incroyable, ainsi que l’interprétation de Jack Nicholson, même s’il en fait des caisses. Mais d’un point de vue scénaristique, c’est très simple, tout est très clair, et tout est toujours énoncé. Shining traite directement de la folie, même si beaucoup d’interprétations sont possibles. Par exemple, on peut avoir l’impression que c’est une vengeance des Indiens sur les Blancs : ils rendent fous ces derniers, qui finissent par détruire leurs enfants. Le film m’a donc beaucoup perturbé, et notamment à cause du personnage du père. »



SHOCK CORRIDOR DE SAMUEL FULLER (1963)
VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU DE MILOS FORMAN (1975)
« Dans notre interview au sujet de The Room, on avait parlé de cette scène dans l’hôpital psychiatrique. Il se trouve que mon père est dans un hôpital psychiatrique. C’est quelque chose d’un peu intime, mais qui m’accompagne. Quand tu vas sur place, c’est vraiment une atmosphère qui te marque. Toutes tes références sociales s’effondrent. Tu ne sais plus ce qu’il faut faire, comment il faut parler aux gens, il n’y a rien, les rapports tolérés par la société n’existent pas dans ces lieux-là. Tout à coup, une fille va te montrer ses seins, quelqu’un d’autre va t’insulter, ou juste fumer une cigarette et se brûler en même temps, son t-shirt va prendre feu… Et il y a les médicaments qui font que les gens ne sont pas dans leur état normal. Mais peut-être que c’est pire sans médicaments ; tu ne sais jamais, au fond, si le traitement aide le patient ou l’enferme encore plu [...]

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