Give Me Five Charles de Lauzirika

Documentariste de talent et réalisateur du très bon Crave, Charles de Lauzirika a signé les making of d’Alien, Blade Runner ou encore Spider-Man 2. Ce cinéphile averti a eu beaucoup de mal à choisir cinq films pour cette rubrique, tant sa passion est débordante.

LES DENTS DE LA MER DE STEVEN SPIELBERG (1975)
« Les Dents de la mer est le premier film de divertissement pour lequel j’ai eu une réaction autre que : « Hey, si on tuait deux heures en regardant un écran gigantesque dans une salle sombre ? ». Avec la plupart des spectateurs de cet été 1975, j’ai partagé des sentiments de peur, d’amusement, d’excitation et de tension face à ce film si efficace qu’il a vraiment coupé l’envie à des millions de gens de remettre un orteil dans l’eau. Mais Les Dents de la mer est aussi le premier film que j’ai vu plusieurs fois lors de sa sortie initiale. Je voulais me souvenir de chaque détail et comprendre comment quelque chose d’aussi puissant avait pu être conçu. J’ai dévoré le livre The Jaws’ Log du scénariste Carl Gottlieb, mais aussi The Making of Jaws d’Edith Blake. Non seulement Les Dents de la mer m’a incité à apprendre les techniques cinématographiques, mais il m’a également exposé à la manière dont on pouvait documenter la création d’un film. Encore aujourd’hui, près de quatre décennies plus tard, j’adore chaque détail et chaque moment des Dents de la mer. La manière dont Brody répond à ses (deux !) téléphones le matin, ou comment Hooper s’incruste sans complexe pour le dîner chez Brody, ou encore… Eh bien, presque tout ce qui concerne le personnage de Quint – tous ces détails un peu bizarres qui nous amènent à nous intéresser à lui, et rendent le film vivant. Si vivant qu’on s’inquiète réellement pour le sort de ces types, lorsqu’ils affrontent une machine à tuer primale. Brillant, Spielberg fait du spectateur le quatrième membre de l’équipage de l’Orca. Et il est suffisamment ingénieux pour imposer sa menace à l’aide de trois barils jaunes, plutôt que d’utiliser un requin animatronique peu coopératif et peu convaincant, qui n’aurait jamais pu aboutir à de tels résultats. La mise en scène de Spielberg prouve à quel point l’imagination humaine – à la fois celle du cinéaste et celle du spectateur – est toujours le meilleur effet spécial possible. Petite anecdote : la capacité de Spielberg à transformer une galère de production en atout narratif m’a poussé à acheter l’un des trois barils originaux du film. Il trône aujourd’hui dans mon bureau et m’inspire quotidiennement. »



DR. FOLAMOUR DE STANLEY KUBRICK (1964)
« J’ai découvert Dr. Folamour à 15 ans, mais même à cet âge o&ugr [...]

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