Give Me Five Asia Argento

Présidente du Jury de l’édition 2020 du Festival de Gérardmer, Asia Argento a pris le temps, entre deux séances, de nous livrer ses expériences cinématographiques les plus mémorables, partagées entre les démons de l’enfer et l’horreur de la vie réelle.

FREAKS – LA MONSTRUEUSE PARADE
DE TOD BROWNING (1932)
« Je pourrais parler de tous les filmsde Tod Browning, mais celui-ci est particulièrement cher à mon coeur, d’autant que c’est un film maudit. Je l’ai vu alors que j’étais très jeune, peut-être que ça a aussi joué. Freaks ne me fait pas peur, mais en revanche, il fait écho à ma peur du monde. Ça m’a ouvert l’esprit, je me suis reconnu dans ces personnages, ces gens qui ne sont pas comme les autres. J’ai ressenti toute la pitié, la miséricorde et la force de ces êtres en marge. C’est vraiment un film magnifique. »



L’EXORCISTE 
DE WILLIAM FRIEDKIN (1973)
« L’Exorciste m’a vraiment terrifiée. Je dois dire que je suis véritablement obsédée par les longs-métrages de possession. J’ai beaucoup étudié le sujet, je suis très intéressée par le spiritisme, le tarot… Mais si le film m’a vraiment effrayée lorsque j’étais petite, j’ai compris beaucoup de choses en grandissant, notamment la façon dont Friedkin a travaillé le son pour impressionner les spectateurs. À ce niveau, c’est assez incroyable, à chaque fois que la mère entre dans la chambre, il y a ce bruit sourd, ce grognement, qui a toujours un effet radical sur moi. Je peux revoir L’Exorciste 1000 fois, et j’aurai toujours peur. Il y a quelques années, j’ai rencontré William Friedkin à Rome, alors qu’il tournait The Devil and Father Amorth, et nous avons beaucoup discuté. Il est chrétien, vous savez… Si j’ai vu L’Exorciste très jeune, c’est que chez nous, on avait des cassettes Betamax, qui n’avaient qu’une capacité de stockage d’une heure. Mes parents avaient plein de films très puissants, comme Vol au-dessus d’un nid de coucou, mais à l’époque, je n’ai pas vu la fin, vu que ça coupait avant ! Mais mon amour compulsif du cinéma vient vraiment de là. Quand j’ai grandi, cette compulsion s’est déplacée vers la musique… Bref, les films les plus effrayants, mes parents les avaient mis tout en haut de la bibliothèque. Bien sûr, quand ils n’étaient pas là, avec mes amis, ce sont ceux que nous regardions en priorit [...]

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