SUEURS FROIDES D’ALFRED HITCHCOCK (1958)
« J’ai découvert Hitchcock très jeune. C’est comme s’il avait toujours fait partie de ma vie. C’était mon père, en fait, qui regardait très souvent ses films. Je n’ai pas de premier souvenir de Sueurs froides ; il a toujours été dans mon paysage. C’est un film que j’appréciais déjà très petit, et au fil des années, j’ai voulu comprendre pourquoi il avait un tel impact sur moi. Il renferme des mystères que je n’arriverai jamais à percer. J’ai bien sûr réalisé un film sur Hitchcock, 78/52, qui s’intéressait à la scène de la douche de Psychose. Je pense que je ferai un jour un documentaire sur Sueurs froides car ça reste mon film absolument culte, mais c’était plus logique de rentrer dans le travail de Hitchcock à travers la scène de la douche. C’est à mon avis le petit détail de deux minutes qui contient tout ce que tu veux savoir sur ce cinéaste, même si le film est moins abouti que Sueurs froides. On parle souvent des « imitateurs » de Hitchcock, par exemple De Palma. J’ai un peu de mal avec ses films hitchcockiens. Son film que je préfère, c’est Phantom of the Paradise. En revanche, on parle trop rarement du style hitchcockien de certains longs-métrages de Tarantino. Inglourious Basterds est structuré autour de scènes complètement hitchcockiennes ! C’est un suspense incroyablement tendu alors qu’il n’y a presque rien à l’écran. Tu sais que ça peut basculer à tout moment, comme dans la scène de la taverne ou dans cette superbe ouverture. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que Tarantino affirme qu’il n’aime pas Hitchcock ! Comment est-ce possible ? J’espère qu’un jour, j’aurai l’occasion de lui poser la question, parce que lorsqu’on regarde Inglourious Basterds, on se dit : « C’est pas possible ! ». »



LES YEUX SANS VISAGE DE GEORGES FRANJU (1960)
« Ce film m’a complètement traumatisé ; j’avais deux ou trois ans et ma mère le regardait à la télévision un soir. Je devais avoir du mal à dormir, je suis allé la voir dans le salon, et ces images sont restées gravées dans mon esprit toute ma vie, sans que je sache de quel film il s’agissait. Bien plus tard, j’ai acheté le DVD de Criterion, et là, ça m’est to [...]