Ghostland de Pascal Laugier

Ghostland

Coup double pour l’auteur de Martyrs. Grand Prix mérité à Gérardmer, son nouveau long-métrage a effectivement de quoi attirer les faveurs du public. Mais ce n’en est pas moins une oeuvre piégée qui joue avec nos perceptions, avant de nous toucher en plein coeur.
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Imaginons le film monté selon une autre chronologie. Beth, jeune romancière d’horreur, remporte un énorme succès avec un roman dont on murmure qu’il serait inspiré par l’agression subie par sa famille quand elle était adolescente. Le titre du livre : Incident in a Ghost Land, c’est-à-dire l’appellation originale du long-métrage que nous sommes venus voir. Générique (du bouquin ? Du film ?). Beth, sa soeur et sa mère sont à peine arrivées dans leur nouvelle maison qu’elles sont attaquées par deux psychopathes, neutralisés in extremis par la maman…
De fait, notre jeune écrivaine semble douée d’une fougueuse inspiration. Les agresseurs ont des silhouettes à marquer d’une pierre blanche (un inquiétant travesti et un attardé éléphantesque) et leur mode opératoire est particulièrement pervers. Comme l’indiquait la une d’un journal entraperçue plus tôt, ils ont coutume de s’installer chez des familles pendant de longues semaines. Là, ils tuent immédiatement les parents, puis, devant les cadavres de ces derniers, ils s’amusent à transformer des jeunes filles en des sortes de poupées vivantes. Et il faut reconnaître qu’avec la demeure jadis habitée par la grand-tante excentrique de Beth, les dingos ont trouvé un terrain de jeu idéal pour leurs déviances : remplie de jouets anciens et autres objets bizarres, cette baraque isolée ressemble à la boutique-capharnaüm d’un antiquaire halluciné.



UN LABYRINTHE À ENTRÉES MULTIPLES
Sauf que dans le film tel que Laugier l’a conçu, la tentative de séquestration arrive en premier, et est donc présentée comme entièrement réelle. Devenue adulte, Beth reste ainsi poursuivie par des cauchemars traumatiques. Ces derniers redoublent même de fréquence et d’intensité, quand elle reçoit un coup de téléphone affolé de sa soeur. Notre héroïne décide donc de revenir dans la maison [...]

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