Game of Thrones - saison 8

En mettant un terme à la plus grande série de fantasy jamais imaginée, la saison 8 de Game of Thrones s’est attiré les foudres d’une horde de fans par des choix jugés incohérents et précipités. Retour sur un final controversé qui ne méritait pas tant de haine, et dont les accents tragiques n’ont pas fini de nous hanter.

Peu importe ce qu’on peut penser de cette saison. Sans vouloir être méchant, les critiques qui passent une demi-heure à rédiger leur avis négatif sur la question peuvent aller se faire mettre, parce que je sais quelle masse de travail il y a derrière la saison 8. Je sais à quel point ceux qui ont travaillé dessus se sont impliqués. Je sais la pression qu’ils se sont infligée et qu’ils ont dû supporter, les nuits sans sommeil qu’ils ont passées. Et ce parce que la série leur tenait à coeur, tout comme ses personnages, et qu’ils ne voulaient pas laisser tomber le public. Maintenant, s’il y a des gens qui se sont sentis trahis, honnêtement, je m’en fous, parce que chacun a donné tout ce qu’il avait, chacun a donné le meilleur de lui-même. Il faut bien voir une chose, c’est qu’il n’existe pas de plus grands fans de la série que nous. D’une certaine manière, on a fait Game of Thrones pour nous parce que c’était la meilleure chose à faire. Et je suis heureux qu’on y soit arrivés. Sur cette saison, on a commencé à se poser plein de questions sur ce que cette histoire voulait vraiment dire, sur son éventuelle signification philosophique. Nous avons essayé de donner un sens à tout ce que nous avons accompli ces huit dernières années. Et selon moi, le personnage principal de la série n’est autre que le monde qu’on a créé. Pas Jon, ou Dany, ou Tyrion, ou Jaime Lannister ou qui vous voulez, même si bien sûr, chacun est libre de voir en son personnage préféré le héros de la série. Quand vous pitchez une série à une chaîne, on vous demande toujours ; « Qui est le héros ? Il doit y avoir un personnage central. ». Et la grande force de Game of Thrones, c’est qu’elle ne suit personne et qu’il n’y a pas de personnage central. Vous suivez qui vous avez envie de suivre. Mais en réalité, c’est le monde dans lequel l’action se déroule qui est le véritable personnage principal, qu’on soit à Westeros, à Essos, au-delà du Mur ou sur le Détroit. Et c’est quelque chose de très difficile à faire. En d’autres termes, le personnage central de la série, c’est sa direction artistique. » En quelques phrases bien senties, Kit Harington, l’interprète de Jon Snow depuis 2011, résume admirablement l’essence et la singularité de Game of Thrones tout en mettant un terme à un débat qui a fini par prendre des proportions hallucinantes. Dès The Long Night, le troisième épisode de la saison où se tient l’ultime bataille contre les Marcheurs Blancs, des voix s’élèvent, réclamant qu’il soit retourné sous prétexte qu’on n’y voit goutte. Son chef-opérateur Fabian Wagner ne tarde guère à s’expliquer : si l’image est si sombre, c’est parce que le réalisateur Miguel Sapochnik l’a voulue ainsi, en accord avec les showrunners David Benioff et D.B. Weiss, afin de faire ressentir au spectateur la confusion et le chaos dans lesquels baignent les combattants, mais aussi l’évolution des personnages des ténèbres vers la clarté, du désespoir vers la victoire. Ainsi, les épées enflammées des Dothraki deviennent les symboles de l’espoir de l’Humanité face aux morts… jusqu’à ce que leurs lumières s’éteignent, englouties par l’ennemi dans une scène sortie tout droit du 13ème guerrier. Wagner ne cède pas un pouce de terrain, ajoutant que l’image, aussi obscurcie soit-elle, n’est pas trop sombre, et que ceux qui s’en plaignent devraient plutôt s’en prendre à eux-mêmes et à la façon dont ils consomment la série, dans des pièces trop éclairées, sur des écrans mal réglés ou via des services de streaming saturés ayant diffusé l’épisode en basse résolution. Les fans sont également très déçus par la façon expéditive dont Arya tue le Roi de la Nuit, mettant ainsi un terme à une menace dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles depuis le premier épisode par un simple coup d’épée. On y verra plutôt une manière de dire qu’il était temps pour cet ennemi de céder la place à un autre, à savoir Daenerys Targaryen, même si on l’ignorait à ce moment-là. 




ENNEMIS PUBLICS
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Dès la fin de l’épisode suivant, une pétition est lancée pour que Benioff et Weiss, qualifiés d’« incompétents », soient purement et simplement remplacés et que toute la saison soit retournée. Elle récolte 33.000 signatures. Au lendemain de la diffusion de l’épisode final, on en com [...]

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Commentaire(s) (2)
David.cas
le 13/06/2019 à 22:20

Bien que je sois en désaccord sir certain points et que j’ai un mal fou a accepter ce rush final (après tout, ce sont bien les showrunners qui ont voulu en finir avec la série alors que HBO aurait préféré continuer quelques années avec sa poule aux oeufs d’or et de plus en seulement 6 épisodes), je dois bien avoué que ton point de vue est sacrément bien argumenté et ton opinion pus que respectable. Tu m’a fait voir ce final d’une autre façon. Merci.

G.C.M
le 14/06/2019 à 11:02

Merci
Je suis comme toi, j'ai beaucoup aimé cette série, et je défend cette dernière saison. Tu as réussit à exprimer clairement ce que je pense moi aussi. Tout est cohérent, et, l'accélération des évènements est presque salutaire puisque l'un des principaux reproche que GoT a eu c'est bien son côté lent et bavard.

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