Fantasia 2014
In extremis ! Votre serviteur a pratiquement été le dernier à rentrer dans l’immense théâtre Hall, bourré à craquer pour le nouvel avatar de la « comédie romantique de zombies », Life After Beth de Jeff Baena. Cela n’améliorait pourtant pas ce scénario où un jeune homme, affecté par la mort de son expetite amie, la voit réapparaître sans aucun souvenir de leur récente rupture. Malgré l’abattage de la star comique Aubrey Plaza, le résultat condamne en fin de compte la sexualité bouillonnante incarnée par cette revenante nympho et colérique, au profit d’une apologie maussade du petit couple sans histoire. De quoi déprimer les amateurs de punkettes bien crades… Presque aussi attendu mais plus intéressant, Cybernatural de Leo Gabriadze touche quant à lui au harcèlement virtuel : pile 365 jours après le suicide d’une camarade humiliée par une vidéo embarrassante postée sur le Web, cinq lycéens sont victimes de meurtres qu’on devine à travers des fenêtres Skype. La grande originalité de cette bande produite par Timur Bekmambetov est en effet d’être constituée d’un unique « plan » montrant un écran d’ordinateur. Très virtuose dans son exploitation du procédé (voir le passage hilarant où une fille cherche comment « mémorialiser » la page Facebook d’un défunt) en dépit d’une caractérisation à la truelle (tous les protagonistes sont de petits cons unidimensionnels), la chose offre sans doute le concept le plus malin et puissant depuis Buried. Seul pépin, la difficulté de faire un sous-titrage (on ne saurait où les mettre dans un cadre saturé d’informations) ou même un doublage (ou alors, il faudrait traduire tout l’environnement Internet) hypothèque sérieusement l’exportation hors du monde anglophone.
PASSAGERS CLANDESTINS
Cela dit, nos films préférés émargeaient plutôt dans la catégorie de ces productions américaines indépendantes qui réservent parfois des surprises de taille. Nous ne pensons pas ici à Honeymoon de Leigh Janiak, démonté (un peu trop ?) dans notre compte-rendu cannois du précédent numéro et qui gâche une science-fiction minimale par une volonté naïve de naturel, mais à l’étonnant Animosity. Si le long-métrage de Brendan Steere semble d’abord parcourir les mêmes terres polanskiennes (une femme perd progressivement pied dans une maison isolée), un rebondissement inattendu vient bientôt remettre les pendules à l’heure, ou plutôt à zéro. L&rs [...]
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