DVD/Blu-ray/VOD N°296

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Kenshin le vagabond
DE KEISHI OHTOMO
Zone B. HK Vidéo.

Cette adaptation d’un manga populaire au Japon comme en France aura mis quatre ans à sortir chez nous. L’attente en valait-elle la peine ?
Kenshin le vagabond fit partie des mangas phares édités en France par Glénat dans la seconde moitié des années 90, ce qui explique pourquoi le personnage créé en 1994 par Nobuhiro Watsuki est loin d’être un inconnu pour le public français… et n’explique pas pourquoi son adaptation cinématographique produite par la Warner et réalisée par le téléaste Keishi Ohtomo, franc succès dans les salles asiatiques (36 millions de dollars de recettes au Japon et plus de 60 millions dans le reste du monde) a mis tant de temps à atterrir dans nos bacs. Grâce soit donc rendue à HK Vidéo (une fois de plus), puisque Kenshin le vagabond est un excellent divertissement qui parvient à rester fidèle à sa source bédéistique sans pour autant jouer la carte du fan service à outrance, le scénario de Ohtomo et Kiyomi Fujii (Death Note : L Change the World de Hideo Nakata) dosant idéalement légèreté et saillies dramatiques. Soldat légendaire et meurtrier des forces impériales lors des guerres qui mirent fin à l’ère du shogunat Tokugawa, Hitokiri Battosai erre désormais sur les routes du Japon sous le nom de Kenshin et offre ses services aux plus faibles afin de racheter ses fautes. Il a juré de ne plus jamais ôter la vie, comme en témoigne son sabre au tranchant inversé. Lorsqu’il découvre qu’un tueur impitoyable se faisant appeler Battosai oeuvre pour le compte d’un riche notable trempant dans le trafic d’opium, il décide d’intervenir…
Si Kenshin le vagabond est par nature un chambara, son ADN contient de toute évidence quelques traces de kung fu pian hongkongais tendance Tsui Hark, puisqu’on pense très souvent à Il était une fois en Chine dans la façon d’inscrire le personnage en titre dans l’histoire de son pays, notamment lorsqu’il fait face à des concitoyens pourris par l’influence alors naissante des pays occidentaux. Mais ce sont surtout le dynamisme et l’originalité des chorégraphies des combats qui renforcent cette parenté via la fluidité des enchaînements et la précision du découpage. Rien d’étonnant à cela, puisque le chorégraphe et action director du film n’est autre que Kenji Tanigaki, certes japonais de naissance mais membre de longue date de la team de cascadeurs de Donnie Yen. On retrouve notamment son nom au générique de Ballistic Kiss, Tokyo Raiders, Blade II, SPL et Swordsmen. Mais il n’est pas le seul à porter la responsabilité de la réussite de cette adaptation : l’acteur Takeru Satô (Kamen Rider Den-O), interprète de Kenshin, semble particulièrement investi (comme le montre le making of visible sur cette édition) et la mise en scène de Keishi Ohtomo est joliment élégante, grâce notamment à une très belle photo en Scope de Takuro Ishizaka. Une équipe qui s’est reformée en 2014 à l’occasion de deux séquelles shootées back-to-back et sorties à un mois d’intervalle dans les salles nippones (Rurouni Kenshin : Kyoto Inferno et Rurouni Kenshin : The Legend Ends). Deux suites réputées supérieures à un premier opus pourtant déjà robuste, et qu’on espère voir à leur tour débarquer chez nous grâce aux bons offices de HK Vidéo.


Laurent DUROCHE




Les Innocents
DE JACK CLAYTON
Zone B. Potemkine.

L’éditeur cinéphile Potemkine accroche un chef-d’oeuvre de plus à son catalogue avec ce classique matricielde l’épouvante gothique et psychanalytique.
La critique a longtemps débattu des ressemblances évidentes qui existent entre Les Innocents et La Belle et la Bête de Jean Cocteau (les références faites aux recherches plastiques d’Henri Alekan par la lumière de Freddie Francis, la direction artistique des extérieurs, la musique de Georges Auric), mais plus rarement des rapports intimes que le film de Jack Clayton entretient avec Alfred Hitchcock (on pense très fort à Rebecca) et le cinéma japonais (un fantôme apparaît près d’un étang par une belle journée d’été) alors qu’il n’est ici question que de frustration sexuelle, de désirs inavouables, de sado-masochisme et de pureté souillée. Peu importe, finalement, que les enfants dont l’héroïne a la charge aient été corrompus ou qu’ils soient possédés, puisqu’il est fort possible que ce ne soit là que le fantasme d’une vieille fille regrettant de ne pas avoir été la maîtresse soumised’un pervers, au point d’être attirée sexuellement par le jeune garçon en qui elle voit la réincarnation de cet homme. OEuvre la plus connue d’un cinéaste fasciné par la manière dont le Mal exerce son attraction sur l’enfance (Chaque soir à neuf heures et le magnifique La Foire des ténèbres), cette adaptation datant de 1961 de la nouvelle de Henry James, Le Tour d’écrou, est aussi passi [...]

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