DVD/Blu-ray/VOD N°292
Nightmares in a Damaged Brain
DE ROMANO SCAVOLINI
Zone B import (UK). 88 Films.
Déjà chroniqué en ces pages à l’occasion de sa parution en DVD collector, le slasher de Romano Scavolini – intitulé Cauchemars à Daytona Beach en France – bénéficie désormais d’un Blu-ray anglais, deux ans après l’arrivée d’un premier disque HD édité aux États-Unis par Code Red. Moins « magenta » que son prédécesseur, ce nouveau transfert s’avère plutôt satisfaisant au vu de la rareté du film (que l’on pourrait décrire comme un mélange trash de Schizophrenia et de Halloween), d’autant qu’il s’agit ici d’une version encore plus complète que l’américaine (seules manquent quelques secondes de métrage visibles sur l’une des copies VHS). Si la qualité d’image assure l’essentiel, la partie sonore se montre plus problématique, puisqu’il vous faudra jouer de votre télécommande pour compenser les écarts d’un mixage dont l’amplitude est beaucoup trop marquée et gêne de fait le confort d’écoute. Les bonus, eux, restent dans la bonne moyenne, même si on regrette de ne pas y trouver la très longue interview du réalisateur présente sur le disque américain. Mais en cherchant bien sur le plus gros site de streaming légal…
Jean-Baptiste HERMENT
Hitch-Hike
DE PASQUALE FESTA CAMPANILE
Zone B Import (UK). 88 Films.
Comme tout succès populaire qui se respecte, La Dernière maison sur la gauche de Wes Craven s’est fait plagier en long, en large et en travers par une industrie cinématographique souvent prompte à dupliquer mécaniquement les formules ayant fait leurs preuves au box-office. Mieux, les Italiens iront même jusqu’à lui piquer son interprète principal – l’inimitable David Hess – à qui Ruggero Deodato et Pasquale Festa Campanile demanderont de rendosser sa panoplie de psychopathe pour les besoins de La Maison au fond du parc et de cet Hitch-Hike (titre original : Autostop rosso sangue, La Proie de l’autostop chez nous). Si, dans le cas du premier, la copie est loin de valoir l’original, le second parvient à sortir de l’ornière du rape and revenge simpliste pour s’imposer comme une satire mordante des rapports homme/femme. Dominé par un Franco Nero savoureux en alcoolique ronchon, Hitch-Hike épingle avec panache la dégénérescence d’un couple dont la relation périclite après sa rencontre avec un mystérieux autostoppeur (Hess, toujours aussi cabot). Et si les sévices subis par le personnage féminin campé par Corinne Cléry peuvent semer le doute quant au message véhiculé par Campanile, il est clair que le réalisateur du formidable Ma Femme est un violon brocarde ouvertement la couardise de la gent masculine au travers de situations où le « héros » brille par son inefficacité et son égoïsme. Parfois violent, souvent drôle (« Chérie, c’est TOI, ma migraine ») et dopé par un twist diablement amoral, Hitch-Hike synthétise tout ce que le cinéma d’exploitation transalpin a de meilleur. Bonne nouvelle, le Blu-ray édité par 88 Films propose un transfert robuste à condition de lui pardonner un aspect trop numérisé causé par un recours inutile au réducteur de bruit et au edge enhancement. Dommage en revanche que le disque soit dépourvu du moindre supplément, on aurait bien aimé retrouver la featurette Ride with the Devil du DVD paru chez Anchor Bay…
Jean-Baptiste HERMENT
Dans la tourmente
LES 4 FANTASTIQUES + ANT-MAN
Zone B. FPE et Disney.
Les blockbusters super-héroïques se bousculant aux portes des multiplexes, il fallait bien que le système bien huilé déraille à un moment où un autre, et alimente des drames bien plus intéressants en coulisse qu’à l’écran.
D’un côté, il y a donc Ant-Man, outsider dans le paysage de l’univers Marvel, dont l’adaptation avait été initiée non pas par Kevin Feige, mais par Edgar Shaun of the Dead Wright. Dix ans après les premières phases de développement, Wright claqua la porte du jour au lendemain, Disney ayant fait modifier son script en secret pour le relier plus ostensiblement au monde des Avengers. Récupéré à la volée par Adam McKay et Peyton Reed, chargés de gribouiller un nouveau script en toute hâte en collaboration avec leur star Paul Rudd, Ant-Man a vraisemblablement beaucoup perdu au change. Constellé de clins d’oeil lourdingues (le pire étant une séquence de combat totalement hors sujet contre le moins célèbre des Avengers), le film ressemble à s’y méprendre à un épisode de série télévisée, accumulant les dialogues plus ou moins improvisés en plans moyens et champs/contrechamps. Si certaines idées visuelles héritées de Wright font mouche (toutes les prévisualisations n’ont pas été jetées aux orties), de même que de très bons effets visuels rapidement décryptés dans les bonus du Blu-ray, l’entreprise de normalisation de Marvel et Disney aura fini par transformer un projet complexe, original et anticonformiste en caper movie paresseux et anonyme. Rageant, d’autant que les suppléments se gardent d’évoquer le travail de Wright, si ce n’est une brève mention au début du commentaire audio. Les scènes coupées, anecdotiques, ne contiennent aucune révélation non plus sur l’ouverture abandonnée du film, une scène d’action/espionnage imaginée par Wright et Joe Cornish, et longtemps envisagée par leurs successeurs.
De même que celui d’Ant-Man, le Blu-ray des 4 Fantastiques nie les conflits qui ont défiguré le long-métrage, et suggère même une entente cordiale entre Josh Trank, très présent dans les bonus, et la 20th Century Fox. Un comble, le film racontant en filigrane ses propres galères créatives, de l’omniprésence du studio à la désertion de Trank, en passant par la solitude des comédiens et le remodelage du dernier acte (lire notre critique parue sur mad-movies.com). N’espérez donc pas trouver ici les 45 minutes de scènes supprimées au montage, ou un commentaire audio où Trank et Simon Kinberg pourraient régler leurs différends une bonne fois pour toutes. En revanche, l’interactivité éclaire en détail et avec pertinence les partis pris audacieux du film, d’un production design anti-glamour au possible (la conception du labo et de la planète ont été directement influencés par [...]
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