DVD/Blu-ray/VOD N°286
It Follows
DE DAVID ROBERT MITCHELL
Zone B. Metropolitan
Cette galette HD éclaire les arcanes d’un des meilleurs films de ces derniers mois en l’accolant au précédent effort de son auteur : THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER, une comédie ado peut-être plus fantastique qu’elle n’en a l’air.
Le Blu-ray d’It Follows se distingue par une édition aussi minimaliste que cohérente. Ici, aucun de ces making of, interviews promo et autres featurettes qui font bien au dos de la jaquette mais s’avèrent souvent d’un intérêt limité. À la place, le choix de Metropolitan s’est porté sur un petit livret comprenant notamment un entretien écrit avec le réalisateur David Robert Mitchell, et surtout, l’inclusion en copie HD du premier long-métrage de ce dernier, The Myth of the American Sleepover (également dispo en édition simple DVD). On sait en effet que Mitchell a toujours déclaré avoir voulu reprendre dans It Follows les personnages de son coup d’essai, en les confrontant cette fois à une menace surnaturelle. De fait, les films reposent tous deux sur les longues délibérations des jeunes protagonistes, qui s’interrogent en commun sur le prochain coup à jouer. Mais en revoyant les oeuvres dans la foulée, on aperçoit entre elles des échos bien plus profonds. Tout d’abord, cette comédie dramatique douce-amère qu’est The Myth… recèle quand même de brèves incursions dans le fantastique : voir la séquence des prétendus fantômes dans la cave, où l’usage du champ/contrechamp annonce le travail d’It Follows sur les angles morts qui peuvent se cacher dans un espace à 360 degrés.
Et de manière plus générale, The Myth… inaugure le traitement singulier appliqué par le cinéaste aux banlieues encore huppées de la ville sinistrée de Detroit, que des cadrages géométriques en Scope transforment en un endroit légèrement irréel – avec, déjà, de nombreuses piscines et autres points d’eau. Suivant à la trace des lycéens qui passent un soir de début d’été à naviguer entre plusieurs soirées-pyjama (c’est en gros le sens du mot américain « sleepover »), le film déploie ainsi une somme de trajectoires et de croisements n’attendant plus que l’irruption d’une silhouette maléfique. En particulier, le découpage très carpenterien d’un échange de regards fugace (le héros et la belle blonde dans un rayon de supermarché) préfigure la marche inexorable de cette mystérieuse entité qui, dans It Follows, avance sur sa victime sous des visages toujours différents. On se demande maintenant quel genre David Robert Mitchell va emprunter à l’avenir pour y glisser un style et un univers qu’il aura eus très affirmés dès ses débuts. En espérant que le chemin passe à nouveau par les territoires du fantastique.
Gilles ESPOSITO
L’Attaque de la pom-pom girl géante
DE KEVIN O’NEILL
Zone 2. Program Store.
Regrettant peut-être que le classique L’Attaque de la femme de 50 pieds ait été tourné par des concurrents, l’inusable Roger Corman prend sa revanche près d’un demi-siècle plus tard en produisant cet Attack of the 50 Foot Cheerleader (titre original) qui mélange la SF années 50 et la comédie de campus. Comme on pouvait s’y attendre, l’étudiante en sciences binoclarde de service teste sur elle-même un sérum expérimental qui a pour effet de la transformer en bimbo enviée de tous, mais aussi de la faire grandir jusqu’à une taille démesurée… Et Kevin O’Neill, déjà réalisateur de Dinocroc, emballe le tout avec les éléments obligatoires : incrustations pouraves, humour crétin, décolletés plongeants, panouille de John Landis, etc. Seule la 3D manque à l’appel dans l’édition française, la chose étant en fait le premier titre en relief de l’interminable filmographie de papy Roger !
Gilles ESPOSITO
The Asylum
DE MARCUS NISPEL
Zone B UK. StudioCanal.
Un groupe de jeunes décide d’organiser une fiesta dans un vieil hôpital abandonné, ignorant que le bâtiment est hanté par l’esprit d’un ancien patient… Annoncé en 2012 sous le titre Backmask avant de disparaître des plannings pendant plusieurs années, The Asylum (Exeter aux USA) débarque directement en vidéo au Royaume-Uni sans passer par la case cinéma qui lui était probablement destinée à l’origine. Un choix peu surprenant tant ce teen movie horrifique lorgnant du côté d’Evil Dead fait preuve d’un manque de rigueur choquant de la part d’un Marcus Nispel qu’on a connu nettement plus inspiré. Pas vraiment aidé par un scénario bâclé (mais où est le curé lors du deuxième acte ?) et incapable de gérer le mélange premier/second degré (en témoigne la scène ratée du cours d’exorcisme pour les nuls), le dernier film du réalisateur de Vendredi 13 ne dépasse malheureusement jamais le niveau d’un DTV au rabais. Et si l’ensemble s’avère correctement photographié, au point de faire illusion durant les quinze premières minutes, la nature brouillonne des passages d’action et la faiblesse de la caractérisation (le comportement des personnages change constamment) nuisent à la crédibilité d’une bande plombée par un ultime twist final discutable… Si ce disque édité par StudioCanal ne propose aucun supplément, il bénéficie d’une qualité technique irréprochable. C’est l’essentiel.
Jean-Baptiste HERMENT
Plan 9 from Outer Space
DE EDWARD D. WOOD JR.
Zone 2. Rimini.
Ce n’est pas la première fois que Plan 9 from Outer Space sort en DVD en France, mais cette édition, comparée aux précédentes, donne dans le grand luxe avec sa version agréablement colorisée, son master noir et blanc décrassé, un laïus de douze minutes sur Ed Wood, ainsi que les bandes-annonce [...]
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