DOSSIER : LES FILMS DE L’ÉTÉ

Tradition maison oblige, nous brassons – sans jeu de mots – une partie de l’actualité des mois de juillet et août dans les pages qui suivent. Bien sûr, tous les films attendus n’ont pu être vus dans l’étang (STAR TREK SANS LIMITES, GHOSTBUSTERS et le gros SUICIDE SQUAD), mais voici tout de même un aperçu de ce qui vous pend au nez cet été si vous décidez de vous rafraîchir dans une salle de cinéma.
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Le BGG - Le Bon Gros Géant
DE STEVEN SPIELBERG

« Steven Spielberg ne pourra jamais faire pire que HOOK » a-t-on souvent entendu depuis 25 ans. Et pourtant si, à tel point qu’on se demande ce qui a bien pu passer par la tête du réalisateur… 

ous les grands cinéastes comptent quelques ratages à leur actif et Steven Spielberg ne fait pas exception. De Hook à Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal en passant par Le Monde perdu et Amistad, plusieurs de ses oeuvres ont divisé, même si chacune d’elles possédait suffisamment de qualités narratives ou techniques pour ne pas alarmer plus que de raison sur le talent inné du cinéaste, qui a toujours trouvé le moyen de rectifier le tir par la suite (dernier exemple en date : le superbe Cheval de guerre). Passées les déceptions causées par les très pépères Lincoln et Le Pont des espions, Le BGG s’annonçait comme un revival potentiellement salutaire de la grande époque Amblin, qui plus est placé sous le signe du mythique E.T., l’extra-terrestre. Une influence écrasante, tellement écrasante qu’elle ne fait que rendre le résultat encore plus consternant. Car si les thèmes chéris du réalisateur sont bien présents dans cette adaptation (par feu Melissa Mathison) d’un célèbre livre pour enfants de Roald Dahl, ils éclairent de manière encore plus flagrante l’incapacité du cinéaste à les nimber de la magie dont ils tiraient jadis toute leur force d’évocation. Compte tenu du sujet, le manque d’émotion du film est assez sidérant, pas aidé par une gamine tête à claques, un géant qui ressemble à une version arboricole de l’elfe Dobby et la musique peu inspirée de John Williams en mode sous-Harry Potter. À l’instar de Hook, le spectacle fait pourtant illusion dans ses premières minutes, lorsque le BGG évolue nuitamment dans Londres et capture la jeune orpheline pour l’emmener dans son lointain pays : la fluide élégance de la mise en scène épouse les effets spéciaux avec une grâce qui augure du meilleur pour la suite. Malheureusement, Spielberg est comme frappé d’immobilisme et ne semble absolument pas se soucier de donner corps et âme à une contrée imaginaire qui frustre par la pauvreté de sa direction artistique et le manque d’épaisseur de ses antagonistes, l’ensemble faisant triste figure face à Jack le chasseur de géants ou n’importe quel chapitre de la saga Narnia. Déjà bien laborieux, le récit ne s’améliore guère lorsqu’il fait un écart par Buckingham Palace, marqué par un dîner pétomane où Spielberg semble avoir cédé la place au réalisateur des Voyages de Gulliver version Jack Black, et par l’annonce d’un assaut héliporté qui fait renaître l’espoir de voir le film décoller. Pas de chance, ladite scène est mise en boîte avec un laxisme et une absence de souffle qui laissent sans voix. On ressort donc de ce film déprimant avec un goût de cendres dans la bouche et la sale impression d’avoir assisté aux funérailles de son réalisateur.

C.D.



The Wave
DE ROAR UTHAUG

On avait déjà repéré le Norvégien Roar Utaugh avec les formidables COLD PREY et DAGMAR : L’ÂME DES VIKINGS. En charge du reboot de TOMB RAIDER, il signe avec THE WAVE un film-catastrophe à l’ancienne digne de ses illustres aînés. 

nspiré de désastres réellement survenus en Norvège, The Wave se passe dans un village coincé entre un fjord et le flanc d’une montagne. Kristian (Kristoffer Joner), géologue de profession, s’apprête à quitter les lieux avec sa famille pour aller travailler en ville. C’est alors qu’il observe des mouvements sismiques qui lui font craindre le pire. Il tente d’alerter sa hiérarchie, mais trop tard : un tsunami de 80 mètres de haut s’apprête à s’abattre sur le village et les habitants ne disposent que de dix minutes pour aller se réfugier sur les hauteurs avant d’être engloutis. Kristian va alors tenter de sauver sa femme, ses enfants et le plus de monde possible en prenant la fuite. On l’aura compris, le récit est on ne peut plus classique et c’est précisément ce qui fait sa force. Si la scène où la vague déferle reste assez brève, certainement pour des raisons de budget (six millions de dollars), elle n’en reste pas moins terriblement impressionnante car elle ne se limite pas à vouloir en mettre plein la vue : elle est auss [...]

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