DEVS d’Alex Garland
Alex Garland nous revient avec DEVS, une fascinante mini-série en huit épisodes à découvrir sur Canal+ Séries depuis le 6 mars. Le réalisateur d’Ex Machina et scénariste de 28 jours plus tard s’attaque cette fois à un sujet des plus ambitieux, et nous parle des obstacles qu’il a dû franchir pour y parvenir.
Force est de constater qu’Alex Garland est littéralement fasciné par les scientifiques. Au moins autant que Jean Rollin par les nymphettes et les clowns ou J.J. Abrams par les lens flare et les années 80. Des astronautes de Sunshine (qu’il a écrit pour Danny Boyle) à la biologiste incarnée par Natalie Portman dans Annihilation en passant par les concepteurs d’intelligence artificielle d’Ex Machina (sa première réalisation), cette figure obsède littéralement l’auteur de 28 jours plus tard, au point qu’il place à nouveau la recherche scientifique au coeur de sa première oeuvre pour la télévision.
Mini-série en huit parties, DEVS (oui, ça s’écrit en majuscules, pour une raison qui sera révélée dans l’ultime épisode) se déroule quasi exclusivement au sein d’une mystérieuse compagnie de la Silicon Valley, un campus surplombé par la gigantesque statue d’une fillette. C’est là que travaillent les brillants Lily (Sonoya Mizuno) et Sergei (Karl Glusman), un jeune couple de chercheurs à l’avenir tout tracé. Mais tout déraille lorsque monsieur disparaît peu de temps après avoir été promu. En cherchant à comprendre ce qui lui est arrivé, sa fiancée va découvrir la véritable nature de « DEVS », le projet informatique ultra secret que supervise l’énigmatique patron de la société…
IL EST LIBRE, ALEX !
Difficile d’en révéler plus sur le véritable sujet du projet en question, si ce n’est que Garland ne s’est pas simplifié la tâche en se lançant à corps perdu dans une fascinante étude du déterminisme et du libre arbitre.
Sommes-nous véritablement libres de nos actions, ou ne sont-elles que les causes inévitables de toutes les causes qui les ont précédées ? Et – en poussant un peu –, sommes-nous réellement responsables de nos actes ? La série en vient même à aborder la surveillance généralisée et le Big Data, avec la responsabilité des GAFA en ligne de mire. Un « mind fuck » sous l’influence de Philip K. Dick, où la perception d’une réalité des plus ordinaires bascule à partir d’un simple postulat philosophique. Autant de questionnements vertigineux qui, sans dramaturgie ad hoc, vireraient sans doute au pensum indigeste (voire à un film des Wachowski…). C’est sur un rythme quasi hypnotique et sans grands effets tape à l’oeil qu’Alex Garland nous emmène peu à peu vers des notions de plus en plus alambiquées. Mais si vous vous sentez perdus, sachez que l’épisode 6 prend soin de récapituler toutes les infos nécessaires avant d’aborder le grand final. Avouons tout de même que la narration aurait certainement mérité d’être resserrée sur moins d’épisodes pour éviter quelques digressions sans grand intérêt sur les terres du film d’espionnage…
C’EST PAS SORCIER
C’est en collant aux basques de ses personnages que le Britannique nous happe, notamment en confiant à Nick Offerman le rôle de Forest, gourou 2.0 aux allures de hippie à la voix douce : un rôle à contre-emploi pour celui que les sériephiles connaissent pour le personnage culte du républicain moustachu Ron Swanson dans la comédie Parks and Recreation. Ni méchant à la James Bond, ni imitation de Steve Jobs, Forest reste la figure à la fois la plus effrayante et la plus humaine de DEVS. À ses côtés, la distribution réunit notamment dans le rôle de Lily l’actrice Sonoya Mizuno (déjà dans Ex Machina et Annihilation, et vue l’année dernière dans la mini-série Maniac de Cary Joji Fukunaga) ainsi que l’excellente Alison Pill (qui joue également une scientifique dans Star Trek: Picard) et le vétéran Zach Grenier (Deadwood, The Good Wife) en responsable de la sécurité forcément louche.
Derrière la caméra, Garland réunit sa dream team d’Ex Ma [...]
Mini-série en huit parties, DEVS (oui, ça s’écrit en majuscules, pour une raison qui sera révélée dans l’ultime épisode) se déroule quasi exclusivement au sein d’une mystérieuse compagnie de la Silicon Valley, un campus surplombé par la gigantesque statue d’une fillette. C’est là que travaillent les brillants Lily (Sonoya Mizuno) et Sergei (Karl Glusman), un jeune couple de chercheurs à l’avenir tout tracé. Mais tout déraille lorsque monsieur disparaît peu de temps après avoir été promu. En cherchant à comprendre ce qui lui est arrivé, sa fiancée va découvrir la véritable nature de « DEVS », le projet informatique ultra secret que supervise l’énigmatique patron de la société…
IL EST LIBRE, ALEX !
Difficile d’en révéler plus sur le véritable sujet du projet en question, si ce n’est que Garland ne s’est pas simplifié la tâche en se lançant à corps perdu dans une fascinante étude du déterminisme et du libre arbitre.
Sommes-nous véritablement libres de nos actions, ou ne sont-elles que les causes inévitables de toutes les causes qui les ont précédées ? Et – en poussant un peu –, sommes-nous réellement responsables de nos actes ? La série en vient même à aborder la surveillance généralisée et le Big Data, avec la responsabilité des GAFA en ligne de mire. Un « mind fuck » sous l’influence de Philip K. Dick, où la perception d’une réalité des plus ordinaires bascule à partir d’un simple postulat philosophique. Autant de questionnements vertigineux qui, sans dramaturgie ad hoc, vireraient sans doute au pensum indigeste (voire à un film des Wachowski…). C’est sur un rythme quasi hypnotique et sans grands effets tape à l’oeil qu’Alex Garland nous emmène peu à peu vers des notions de plus en plus alambiquées. Mais si vous vous sentez perdus, sachez que l’épisode 6 prend soin de récapituler toutes les infos nécessaires avant d’aborder le grand final. Avouons tout de même que la narration aurait certainement mérité d’être resserrée sur moins d’épisodes pour éviter quelques digressions sans grand intérêt sur les terres du film d’espionnage…
C’EST PAS SORCIER
C’est en collant aux basques de ses personnages que le Britannique nous happe, notamment en confiant à Nick Offerman le rôle de Forest, gourou 2.0 aux allures de hippie à la voix douce : un rôle à contre-emploi pour celui que les sériephiles connaissent pour le personnage culte du républicain moustachu Ron Swanson dans la comédie Parks and Recreation. Ni méchant à la James Bond, ni imitation de Steve Jobs, Forest reste la figure à la fois la plus effrayante et la plus humaine de DEVS. À ses côtés, la distribution réunit notamment dans le rôle de Lily l’actrice Sonoya Mizuno (déjà dans Ex Machina et Annihilation, et vue l’année dernière dans la mini-série Maniac de Cary Joji Fukunaga) ainsi que l’excellente Alison Pill (qui joue également une scientifique dans Star Trek: Picard) et le vétéran Zach Grenier (Deadwood, The Good Wife) en responsable de la sécurité forcément louche.
Derrière la caméra, Garland réunit sa dream team d’Ex Ma [...]
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