Damien Leone : « Amener "Terrifier 2" sur grand écran a été un truc stupéfiant »

Terrifier 2

Véritable touche-à-tout, l’auteur complet de Terrifier 2 nous parle de la fabrication artisanale du film, de l’écho inouï qu’il a eu auprès des fans, mais aussi de sa volonté de dévoiler l’arrière-fond mythologique qui nourrit le genre du slasher.

Vous pouvez résumer en quelques mots la genèse d’Art the Clown et les films précédant Terrifier 2 ?

Ce sera difficile en quelques mots, car cela a été un long voyage. J’ai créé Art the Clown en 2005, pour les besoins de mon court-métrage The 9th Circle. Il apparaissait seulement lors des trois premières minutes, le reste se concentrant sur une secte sataniste et des démons. Mais tout le monde m’a dit que ce personnage était génial et que je devais continuer à l’utiliser.

J’ai donc réalisé un autre court intitulé Terrifier, où je me concentrais sur Art comme croquemitaine, en développant son sens de l’humour sadique et tordu. C’est à ce moment que je suis vraiment tombé amoureux de lui : je me suis dit que j’avais là quelque chose de spécial, et que je devais continuer à revisiter et explorer ce personnage, pour comprendre qui il était.

Cependant, quelques années plus tard, j’ai mis ces deux courts sur YouTube où ils ont été découverts par un producteur. Ce dernier m’a demandé de les intégrer dans le film à sketches qu’il préparait alors, intitulé All Hallows' Eve. J’ai accepté, car cela me permettait d’avoir un long-métrage à mon actif.

Néanmoins, mon but a toujours été de transformer Terrifier en une œuvre de 90 minutes. Mais personne n’a voulu me donner d’argent, jusqu’à ce que je rencontre mon coproducteur Phil Falcone, qui m’a accordé 35.000 dollars. Nous avons ainsi tourné le long-métrage Terrifier, qui a ensuite été pris par un distributeur et a fini sur Netflix. C’est alors que le personnage d’Art the Clown a explosé au visage de beaucoup de gens.


Ce long-métrage a été financé en partie grâce au crowdfunding, et vous avez réitéré l’expérience pour Terrifier 2

Oui. Comme je le disais, j’ai tourné le premier long-métrage pour 35.000 dollars, qui sont ensuite montés à 50.000 car nous avons eu besoin de plus d’argent pour la postproduction. J’ai donc annoncé que je pouvais réaliser Terrifier 2 pour la même somme – ou un peu plus, car il y avait cette grosse scène qui risquait de coûter pas mal. Nous avons ainsi lancé une campagne sur Indiegogo, en espérant lever 50.000 dollars. Mais en l’espace de dix ou douze heures, nous en avions déjà récolté 220.000 !



Un bambin flippant apparaissant dans une scène de rêve bien tordue...


Cela nous a ouvert les yeux sur le fait que nous avions peut-être entre les mains quelque chose de plus gros que nous ne l’imaginions. Car il y a toute une base de fans désireux non seulement de soutenir les films, mais aussi d’y participer en créant des accessoires ou en apparaissant à l’écran.

Bref, la saga des Terrifier est devenue de plus en plus interactive. Et nous voulons qu’elle le reste, car nous sommes également des fans. Je suis amateur d’horreur depuis l’âge de trois ans, et quand j’étais gamin, ma mère m’a emmené dans des conventions de fans où j’ai pu rencontrer des acteurs, et surtout mon héros des effets spéciaux de maquillage, Tom Savini. Maintenant, je vais à des conventions avec David, l’interprète d’Art the Clown, et des jeunes gens viennent nous dire qu’ils veulent être cinéastes et que nous sommes leur inspiration. La boucle est bouclée, et c’est merveilleux.


La grosse scène de Terrifier 2 dont vous parliez est celle où une fille est écorchée vive ?

Ouais, c’était le grand morceau de bravoure horrifique dont nous avions besoin. Car les spectateurs de Terrifier 1 avaient été marqués par Art the Clown, mais aussi par la désormais célèbre scène de la scie à métaux, qui était vraiment très gore. Je savais donc qu’il me fallait un passage qui dépasserait cette séquence – ou, au moins, rivaliserait avec elle.

Je me souviens avoir effectué des recherches et être tombé sur un livre consacré à Jack l’Éventreur, où il y avait une photo authentique d’une de ses victimes. C’était vraiment perturbant et cela m’a donné l’idée d’un grand morceau de bravoure, que j’ai ensuite écrit en [...]

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