
Sisu : de l'or et du sang, un glorieux bâtard
Sisu : de l'or et du sang
Un chercheur d’or à la détermination surhumaine, des nazis en pleine débâcle ne laissant derrière eux que la désolation : la discussion entre les forces en présence semble impossible, et c’est tant mieux. Le nouveau long-métrage de Jalmari Helander ne vient pas débattre sur le terrain des idées, mais massacrer tout ce qui peut l’être sur ce qu’il reste du champ de bataille.
Les dernières nouvelles cinématographiques de Finlande parvenues jusqu’à nos augustes écrans ont une sacrée gueule d’atmosphère. Egō de Hanna Bergholm (2022) et Dogs Don’t Wear Pants de J.-P. Valkeapää nous jouent, chacun à leur fascinante manière, le dérapage incontrôlé de la cellule familiale moderne perturbée par un corps étranger.
Ces bêtes de festivals s’enferment volontairement dans leur microcosme bourgeois et urbain, les récits donnent le sentiment de ne pas respirer avant de trouver leur propre souffle. Le grand retour de Jalmari Helander au long-métrage, après un hiatus de presque dix ans, leur apporte un contrepoint radical.
À la claustrophobie des intérieurs proprets, il oppose les grands espaces d’une Laponie sublimée par la photographie de Kjell Lagerroos, avec un twist de taille par rapport à ses films précédents : l’action de Sisu : de l’or et du sang se déroule à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les forces militaires du IIIe Reich décidèrent d’appliquer à la Finlande, comme cadeau de départ, la politique de la terre brûlée.
Les paysages planes, étendus à perte de vue, dialoguent avec des ruines encore fumantes, des villes entières en cendres, nimbées d’une aura d’apocalypse. Surtout, à cette fusion souvent controversée ici-bas entre cinéma de genre et approche d’auteur, Jalmari Helander répond par un retour aux fondamentaux du bis, avec un récit à l’os.
Une paire de troufions allemaands qui vont vite regretter d'avoir posé leur coucou dans le périmètre d'action d'Aatami.
NAZI PUNKS FUCK OFF
Au cœur de la lande austère, un vieux bougre creuse la terre. Le rôle est tenu par Jorma Tommila, fidèle compagnon de route du réalisateur, déjà à l’affiche de Père Noël origines et Big Game [...]
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