A BETTER TOMORROW 2018
Ying xiong ben se 2018. 2018. Chine. Réalisation Sheng Ding. Interprétation Wang Kai, Wang Talu, Ma Tianyu… Disponible en VOD.
Ce petit frisson quand retentissent les notes de la bande-son originale du Syndicat du crime de John Woo… Inévitable. Le réarrangement de la partition mythique de Joseph Koo ne dénote pourtant aucune inspiration notable, et se voit accolé à des images banales qui auraient pu être captées par un drone allumé par erreur. Plus tard, l’une des sublimes chansons de Leslie Cheung résonne de manière diégétique, reprise par un groupe de rue, sans jamais dépasser le stade du clin d’oeil un peu forcé. Même chose pour ce contrechamp bien lourd sur une photo de Chow Yun-Fat dans un bar. A Better Tomorrow 2018 se justifie de fait encore moins que le remake coréen de 2010. Il rejoue les grandes lignes du classique de John Woo à la façon d’une fan fiction pataude, sincère mais inepte. Il faut avoir du cran et du répondant pour s’attaquer à un tel classique, et c’est peu dire que Sheng Ding, réalisateur de l’assez douloureux Police Story : Lockdown (2013), n’est pas John Woo. Il ne réussit qu’à surligner les ressorts mélodramatiques de son modèle, et à plonger dans une tristesse infinie dès lors qu’il faut se confronter à la jeune génération d’acteurs censés prendre la relève de Ti Lung, Leslie Cheung et Chow Yun-Fat. Seul le beau gosse arrogant Wang Talu tire à peu près son épingle du jeu avec ses sourires en coin coquins, et nous évite de justesse la déprime absolue.

F.C.




THE PARTY CRASHER
Haunting on Fraternity Row. 2018. USA. Réalisation Brant Sersen. Interprétation Jacob Artist, Jayson Blair, Shanley Caswell… Disponible en VOD.
Rempli d’étudiants stupides et fiers de l’être, écrit (?) avec les pieds et pas effrayant pour un sou, The Party Crasher représente sans nul doute le niveau zéro du cinéma indépendant US. Mais le pire dans tout ça, c’est que son réalisateur Brant Sersen adopte cyniquement le procédé du found footage sans réaliser que cette approche nuit totalement à la crédibilité de son sujet. Car comme souvent avec le procédé, l’ensemble affiche un rendu trop cinématographique au vu des moyens mis à disposition des personnages (passages sombres parfaitement exposés, dialogues couverts en champs/contrechamps), en plus de nous coller la migraine – shakycam oblige – dès que l’horreur pointe (enfin) le bout de son nez. Allez, hop, poubelle !

J-B.H.




REVENGE OF THE PONTIANAK
2019. Singapour/Malaisie. Réalisation Glen Goei & Gavin Yap. Interprétation Nur Fazura, Remy Ishak, Hisyam Hamid… Disponible en SVOD (Netflix).
Pontianak ? Kézako ? Dans les folklores indonésien et malaisien, c’est une femme-fantôme-vampire-morte-pendant-l’accouchement-ou-la-grossesse. Voyez, c’est précis. Une bimbo-pontianak (flippante et belle, quoi) terrorise les habitants d’un petit village de Malaisie. Et pourquoi ? Parce que miss ectoplasme a une vengeance à accomplir. Envers qui ? Un homme fraîchement marié. Que lui a-t-il fait ? Bon, on va s’arrêter là, au risque de vous spoiler au demi-plan près tout le contenu de ce ghost movie asiatique moins effrayant que The Ring et moins speed qu’Histoires de fantômes chinois. La preuve : c’est interdit aux moins de 13 ans là ou le moindre film d’horreur Netflix l’est aux moins de 16. En dehors d’une belle photographie et d’un plan élégant de deux secondes (un léger travelling avant sur un villageois tenant un flambeau), c’est la catalepsie générale. Mieux vaut relire cette critique 744 fois de suite (ça fait mégalo, certes, mais c’est la vérité).

C.L.




MARY
2019. USA. Réalisation Michael Goi. Interprétation Gary Oldman, Emily Mortimer, Manuel Garcia-Rulfo… Disponible en VOD.
Un quinquagénaire en crise tombe amoureux d’un vieux bateau qu’il décide de retaper avant d’emmener sa famille en croisière. Mais le voyage vire au cauchemar lorsque sa femme est victime de terrifiantes visions laissant penser que l’embarcation est maudite… Imaginé par Anthony Jaswinski (Instinct de survie), Mary reprend à son compte tous les clichés du film de maison hantée et les transpose mollement dans un décor maritime. Au lieu d’approfondir la psychologie des personnages ou d’y aller franchement dans la terreur pure, le huis clos de Michael Goi se borne à répéter toute une série d’effets visuels/sonores aussi agressifs (attention, jump scares !) que convenus. Heureusement, le couple formé par Gary Oldman (Les Anges de la nuit forever) et Emily Mortimer (Shutter Island) confère un peu – on a dit un peu – d’étoffe à ce DTV qui se regarde d’un oeil distrait avant de s’oublier aussitôt.

J-B.H. 




L’OISEAU-TEMPÊTE
Earthquake Bird. 2019. USA. Réalisation Wash Westmoreland. Interprétation Alicia Vikander, Kiki Sukezane, Kenichi Masuda… Disponible en SVOD (Netflix).
Le principal intérêt avec certains films dits « atmosphériques », c’est quand l’étrangeté prend le pas sur l’intrigue. C’est donc les sourcils en accent circonflexe que l’on suit une jeune Suédoise qui, expatriée au Japon, tombe sous le charme d’un photographe un peu space. Tout en devenant amie avec une autre expatriée qui, elle, disparaît mystérieusement. Le réalisateur Wash Westmoreland tente – comme il l’avait brillamment fait avec Julianne Moore dans son Still Alice – d’entrer dans la psyché torturée de son héroïne, toute paumée qu’elle est entre ses rêves humido-lesbiens, son passé trouble et son attirance pour un Japonais dont ne sait s’il est ange ou démon. Bien éloignée de son personnage de Lara Croft, la mignonnette Alicia Vikander joue une girl next door larguée dans un film au rythme aussi languissant qu’hypnotisant. Bizarre.

C.L.




CHARLIE’S ANGELS
2019. USA. Réalisation Elizabeth Banks. Interprétation Kristen Stewart, Naomi Scott, Ella Balinska… Sortie le 25 décembre 2019 (Sony Pictures Releasing France).
De sa scène d’intro, où Kristen Stewart démonte la drague lourde d’un bad guy intermédiaire avec souplesse et style, à son climax où toute la population masculine d’une boîte de nuit s’effondre en dominos [...]