Carrière Adam Rifkin

Depuis près de vingt-cinq ans, Adam Rifkin s'est taillé une réputation d’électron libre, de trublion provocateur capable de passer sans difficulté du slasher décapant au blockbuster familial. Barb Wire, La Souris, La Planète des singes, Les Maîtres de l'univers, Charlie Sheen… Le cinéaste passe en revue les grands moments d'une carrière bien remplie.
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Après avoir réalisé Never on Tuesday et A Tale of Two Sisters, vous avez signé en 1990 votre premier film d'exploitation avec The Invisible Maniac que vous avez réalisé sous le pseudonyme de Rif Coogan. Vous ne vouliez pas être associé à ce type de projet ?

Je n'ai jamais caché le fait que je suis Rif Coogan. Si vous jetez un œil à ma page IMDb vous verrez clairement qu'Adam Rifkin et Rif Coogan sont la même personne. La raison pour laquelle j'ai réalisé certains films d'exploitation sous ce nom, c'est parce que je pensais que ce serait marrant d'avoir un alter ego déviant. À l'origine, je voulais faire plus de films de Rif Coogan, mais je n'y suis pas parvenu.

Le concept de The Invisible Maniac (un scientifique lubrique se sert de son invisiblité pour aller reluquer le vestiaire des filles - NDLR) est le rêve de beaucoup de garçons, mais j'imagine que tourner un film à petit budget sur l‘invisibilité doit être compliqué…

C'était le but. On n'avait pas d'argent, mais on s'en fichait. Tous les soucis financiers ont rendu le tournage plus sympa et le film plus drôle. À chaque fois que quelqu'un foirait l'une de ses répliques ou qu'un effet spécial nous paraissait raté, on éclatait de rire. C'était notre philosophie : faire un film où les enjeux seraient si bas que les aspects cheap rendraient l'ensemble plus fun. On n'a jamais pensé faire un film pour les Oscars. En plus, j'ai toujours tourné un film de Rif Coogan avant d'enchaîner sur un film qui me tenait à coeur, ce qui m'a permis d'apprendre beaucoup d'un point de vue pratique. J'ai fait The Invisible Maniac juste avant À plein tube ! qui avait été greenlighté et j'ai fait Psycho Cop Returns juste avant À toute allure.

À propos d'À plein tube ! (The Dark Backward en V.O.), ce long-métrage évoquant parfois la comédie italienne est devenu culte. Qui aurait pu croire qu'une telle œuvre aurait bénéficié un jour d'un DVD collector ?

J'ai toujours gardé espoir.    

Le film n'a pas très bien marché lors de sa sortie et n’a pas reçu d'excellentes critiques. Comment avez-vous réagi à l'époque vu que vous vous étiez donné à fond ?

C'est vrai qu'il n'a pas rapporté beaucoup d'argent, mais il a eu de très bonnes critiques. Je veux dire que, oui, on en a eu des mauvaises, mais quand elles étaient bonnes elles étaient vraiment bonnes ! Le New York Post l'a même placé dans son Top 10 des meilleurs films de l'année, à côté du film Le Silence des agneaux. Le L.A. Times lui a donné une bonne critique et on a gagné quelques Saturn Awards. Les gens du marketing ont d'ailleurs joué sur les citations de magazines en alternant les critiques sur les affiches. C'était soit « L'un des meilleurs films de l'année » ou « L'un des pires films de l'année ». Ce type de pub nous a permis d'attirer l'attention.

J'ai l'impression que vous essayez de participer au maximum à la conception des bonus DVD de vos oeuvres. Vous assurez le commentaire audio, vous présentez les scènes coupées, vous partagez vos courts-métrages...

Je suis un cinéaste d'abord, mais je suis surtout un cinéphile. J'adore voir des DVD bourrés de suppléments. J'adore entendre mes cinéastes préférés parler de la façon dont ils ont créé leur film ou parler de leur processus créatif. Je veux donc faire ce genre de choses d'autant que c'est amusant. Certains cinéastes n'aiment pas partager leurs trucs, comme David Lynch par exemple, ce qui ajoute à son aura mystérieuse et le rend si cool à mes yeux. Mais moi, je veux inviter tout le monde à la fête.

Comment avez-vous atterri sur Psycho Cop Returns ? Était-ce une façon de faire un film plus commercial qu'À plein tube ! ?

Non, c'est sur À toute allure que j'ai essayé de faire un film plus commercial. Psycho Cop Returns, c'était juste une façon de m'amuser un peu et d'apprendre quelques trucs avant d'aller tourner des accidents automobiles au Texas.

Même si vous n'avez pas signé le script, Psycho Cop Returns

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