Captive State de Rupert Wyatt

Captive State

Fraîchement accueilli par la critique US, le nouveau film de Rupert Wyatt parvient pourtant, avec 25 petits millions de dollars de budget, à se hisser sans peine dans le cercle trop fermé des bijoux contemporains de la SF mature. Une réussite qu’il doit en partie à un vénérable héritage cinématographique intelligemment recyclé…
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Il se murmure dans les recoins de l’industrie cinématographique que la science-fiction vit un nouvel Âge d’Or. Vraiment les gars ? D’un point de vue industriel, ça se tient. L’explosion des budgets liée à la demande toujours croissante de programmes de divertissement et la démocratisation des CGI a en effet considérablement boosté le genre en termes de quantité, notamment à la télévision et sur les plateformes de streaming, où les séries futuristes bourgeonnent comme un ado en pleine puberté. Reste que, comme tous les genres frappés (maudits ?) par l’industrialisation de leur production, la science-fiction ne sort pas forcément grandie de ce regain d’intérêt, d’un point de vue qualitatif cette fois. Les films de super-héros se sont emparés de son imagerie en la vidant de sa substance, les Star Wars sont revenus pointer le bout de leur sabre laser avec un bonheur très inégal, les Alien ont méchamment subi les affres du temps, les Transformers ont cassé la baraque en même temps que nos cojones, les adaptations de littérature young adult nous ont valu des purges du style Les Âmes vagabondes, et l’« elevated genre » a accouché de pensums assommants comme Io. Pendant ce temps-là, le genre se normalise, s’appauvrit, survit grâce à quelques blockbusters incarnés (Alita : Battle Angel) ou des miracles portés par la vision de réalisateurs cadors (Nolan pour Interstellar, Garland pour Annihilation). Dans ce contexte finalement assez casse-gueule, voir débarquer un film comme Captive State fait un bien fou. Non pas que la qualité du long-métrage soit une surprise en soi. Quiconque a suivi de près la carrière de Rupert Wyatt (le film de prison Ultime évasion, La Planète des singes : les origines, The Gambler avec Mark Wahlberg) sait que l’Anglais est un cinéaste appliqué, du genre à ne se lancer dans un projet que lorsqu’il sent que son script est d’une solidité à toute épreuve. Bonne nouvelle : c’est à nouveau le cas avec Captive State.

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