CANNES 2017

Comme chaque année, nous avons passé à la loupe les diverses sélections du Festival de Cannes pour y identifier les films susceptibles d’entrer dans notre « grille mad ». Et si, pour cette édition, le genre n’est pas présent en force, nous avons quand même repéré quelques titres à surveiller de près…
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THE KILLING OF A SACRED DEER

DE YORGOS LANTHIMOS.
USA/G-B. COMPÉTITION OFFICIELLE.

Quoi qu’on ait pensé du précédent film de Yorgos Lanthimos, The Lobster, on était forcé de reconnaître la saisissante prestation qu’y livrait Colin Farrell. Le cinéaste a dû faire le même calcul : auparavant abonné aux histoires de groupe, il semble maintenant avoir trouvé son acteur fétiche en la personne de l’Irlandais aux sourcils broussailleux. Les deux hommes devraient ainsi collaborer sur une série produite par Amazon et consacrée au scandale de l’Irangate, après avoir fait équipe sur ce The Killing of a Sacred Deer. Ici, Farrell joue un charmant chirurgien qui prend sous son aile un ado à problèmes. Or, ce dernier poursuivrait en fait des plans de vengeance, comptant pousser son protecteur à accomplir un mystérieux sacrifice… À propos de ce qui est annoncé comme un thriller aux relents surnaturels, le comédien a fait monter la pression, en affirmant que la lecture du scénario l’avait tellement mis mal à l’aise qu’il en avait eu la nausée ! Bien qu’aucun des efforts de Lanthimos ne nous ait entièrement convaincus jusqu’ici, on demande une nouvelle fois à voir.

G.E.




LES PROIES
DE SOFIA COPPOLA.
USA. COMPÉTITION OFFICIELLE.
Cela a un peu été la sensation de la conférence de presse du Festival : le délégué général Thierry Frémaux qui annonçait soudain que Les Proies de Sofia Coppola n’était pas, comme tout le monde le pensait, le remake du film homonyme réalisé par Don Siegel en 1971, où Clint Eastwood jouait un soldat nordiste blessé échouant dans un pensionnat de jeunes filles resté à l’écart de la Guerre de Sécession, et y déclenchait une brusque montée de sève chez les jouvencelles recluses. Alors, simple précaution juridique (les producteurs préférant parler, pour des raisons contractuelles, d’une seconde adaptation du même roman) ou véritable nouvelle orientation pour cette sorte de thriller westernien ? Les accrédités le sauront en haut des marches, et les autres à compter du 23 août, date de la sortie dans nos salles. Mais une chose est sûre : Colin Farrell (le soldat) et Nicole Kidman (la directrice du pensionnat) seront omniprésents dans la compétition officielle de cette année, puisqu’ils partagent aussi la vedette de The Killing of a Sacred Deer, où ils sont cette fois mari et femme.

G.E.




MINUIT À SEOUL
THE MERCILESS I THE VILLAINESS

Carton plein pour la Corée cette année. Deux cinéastes concourent pour la Palme d’Or : Bong Joon Ho (voir l’encadré sur Okja en ces pages) et Hong Sang-soo, lequel est tellement prolifique qu’il a en plus un autre film hors-compète. Quant aux trois séances de minuit traditionnelles, deux sont occupées par des thrillers venus du Pays du Matin Calme. L’un, The Merciless (Bulhandang), est bizarrement signé par le spécialiste des comédies romantiques Byun Sung-hyun, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il a sévèrement changé son fusil d’épaule. Son nouveau long-métrage commence en effet comme un drame carcéral où un prisonnier, numéro 2 d’une puissante organisation mafieuse, règne en maître surun pénitencier, jusqu’au jour où arrive un jeune nouveau détenu qui semble ne vouloir obéir à aucune règle. Libéré, le gangster entreprend de prendre la tête du syndicatdu crime. Manque de bol, des bâtons lui sont à nouveaumis dans les roues par le jeune impudent… À noter que ce dernier est incarné par Siwan, star de la chanson pour midinettes (vous savez, la K-pop) qui a déclaré avoir appris l’existence du Festival de Cannes en même temps que la nouvelle de la sélection de The Merciless !
L’autre moitié du tandem, The Villainess (Aknyeo), nous amène vers des territoires plus « mad », puisqu’il y est question de ces sociétés secrètes d’assassins dont les membres sont dressés dès l’enfance à devenir d’inflexibles machines à tuer. C’est le cas d’une jeune femme élevée en Chine et qui essaye de se forger une nouvelle vie en partant pour la Corée du Sud, où elle tombe cependant sur deux types louches : un homme mystérieux qui s’occupe justement d’entraîner des tueurs à gages, et un jeune inconnu ayant l’air d’être là pour la surveiller. L’héroïne est incarnée par la belle Kim Ok-vin, révélée sur la Croisette dans Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook, et dont les médias locaux nous signalent qu’elle maîtrise des arts martiaux tels que le taekwondo et l’hapkido. Cela devrait donc joliment charcler dans ce long-métrage réalisé par l’intéressant Jung Byung-gil (Confession of Murder) et dont l’arrière-plan (ces Coréens émigrés en Chine, souvent cornaqués par des organisations criminelles) rappelle celui de l’excellent The Murderer de Na Hong-jin. Reste seulement à savoir comment le festivalier exténué pourra soutenir une conversation avec ses pairs sans s’emmêler les pinceaux entre ces deux titres anglais commençant par « The » et finissant par « ess ». Espérons que les films seront assez singuliers [...]

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