CANNES 2016 : LES PRÉVISIONS

À quelques jours de Cannes, la rédaction se mobilise pour renifler les potentiels « mad movies » qui occuperont le terrain des Sélections et du Marché. Rendez-vous dans un mois pour voir si nous nous sommes complétement plantés !



PERSONAL SHOPPER
D’OLIVIER ASSAYAS. FRANCE. COMPÉTITION OFFICIELLE

Après avoir donné la réplique à Juliette Binoche dans Sils Maria, Kristen Stewart revient devant la caméra d’Olivier Assayas. Mais ce dernier semble avoir changé radicalement de méthode par rapport au film précédent, comme l’actrice le racontait en marge de la promo d’American Ultra : « Cela ne pourrait pas être plus différent. Personal Shopper est très ambigu et poétique… assez bizarre, en quelque sorte… très français, en fait. ». Sur le papier, l’histoire fait pourtant plus penser à des fantômes à la japonaise. Une jeune femme s’occupe de la garde-robe d’une célébrité, pour gagner de quoi habiter à Paris. Étant sensible aux esprits des morts, elle veut en effet entrer en contact avec son frère jumeau décédé. Mais elle ne tarde pas à recevoir d’étranges messages téléphoniques anonymes… Au sein d’une distribution cosmopolite (le film a été tourné pour l’essentiel en anglais), on notera aussi la présence de la Française Sigrid Bouaziz, qui perce enfin dans le long-métrage après avoir été remarquée dans la série Tunnel.

G.E.




GRAVE
DE JULIA DUCOURNAU. FRANCE/BELGIQUE. SEMAINE DE LA CRITIQUE

Julia Ducournau avait déjà été sélectionnée à la Semaine en 2011 avec son court-métrage Junior, où un garçon manqué de 13 piges chopait une gastro entraînant d’étranges transformations corporelles. Cette veine organique semble se prolonger dans son premier long, Grave, dont le sujet fait tache dans notre époque hygiéniste. Élevée dans une famille strictement végétarienne, une jeune fille est forcée d’ingérer de la viande crue lors d’un bizutage. Mais loin de la traumatiser, cette expérience lui ouvre les yeux sur sa véritable nature… Bon, avec ça, il serait tentant d’estampiller la réalisatrice comme la nouvelle Marina de Van. Cependant, le ton de Grave risque d’être assez différent, les maigres infos disponibles sur le film promettant un mélange de comédie, d’horreur et de drame. En tout cas, nous irons voir la chose, ne serait-ce que pour nous faire une idée sur cette nouvelle génération sortie de la FEMIS, dont on parle beaucoup depuis l’accueil favorable réservé aux Combattants il y a deux ans.

G.E.





TRIPLE K
THE HANDMAIDEN + GOKSEONG + TRAIN TO BUSAN 

a Corée peut toiser du regard ses voisins asiatiques et bomber le torse pour son arrivée sur la Croisette : avec ses trois films en Sélection Officielle, elle fait partie des nations les mieux représentées à Cannes. Passé à l’Ouest le temps d’une excellente commande sous influence hitchcockienne (Stoker, produit par Fox Searchlight), Park Chan-wook retrouve une compétition qui l’a par deux fois consacré (un Grand Prix pour Old Boy en 2004, puis un Prix du Jury en 2009 pour Thirst, ceci est mon sang) avec un film en costumes qu’il qualifie joliment de « thriller lesbien, drôle et décadent ». Une gouleyante note d’intention pour un long-métrage inspiré du roman érotico-gothique Du bout des doigts de la Britannique Sarah Waters, dans lequel une orpheline à peine majeure est recrutée par un sombre gentleman afin d’approcher et escroquer une jeune héritière claquemurée dans un manoir appartenant à un oncle bibliophile pervers. De l’Angleterre victorienne à la Corée sous occupation japonaise, il n’y a donc qu’un pas que The Handmaiden franchit avec un maniérisme fatalement clivant et donc – pour nous – totalement excitant. Présenté hors-compétition, Gokseong est le nouveau film du prodige Na Hong-jin (The Chaser et The Murderer) et semble ne pas déroger au nihilisme fiévreux qui irriguait ses précédents travaux. Délaissant les espaces urbains récurrents – et un peu lessivés – du polar coréen au profit d’un décor montagneux à l’aura mystique, le jeune réalisateur clôt ce qui ressemble bien à une trilogie criminelle et sociétale, qui culminerait ici dans une atmosphère macabre et incantatoire proche du cinéma fantastique. Ouvertement horrifique et projeté en Séance de Minuit, le dernier film de la délégation coréenne est signé de l’excellent Yeon Sang-ho, réalisateur remarqué pour ses brûlots d’animation hystériques (The King of Pigs, The Fake, Seoul Station) et qui inaugure son passage au live avec un film d’infectés se déroulant dans le KTX, le train à grande vitesse qui relie Séoul à Pusan. On n’en sait guère plus sur Train to Busan (ou Busan Bound), mais sur la foi de son pitch et du nom de son réalisateur, on réserve illico notre siège en première classe.

F.F.



KESKECÉ ?!

Comme d’hab, pas mal de films retenus dans les diverses sélections semblent traiter de sujets fantastiques, sans qu’on en sache beaucoup plus. Dans le cadre d’Un Certain Regard, on trouve ainsi The Transfiguration de Michael O’Shea, annoncé comme une histoire de vampires urbains (à New York, en l’occurrence) et interprété dans un second rôle [...]

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