
C'était le bon temps...
Actuellement en promo pour la sortie de Mortal Engines (dont il est le producteur), Peter Jackson a confirmé qu’il s’apprêtait enfin à remasteriser ses quatre premiers films - à savoir Bad Taste, Les Feebles, Braindead et Créatures célestes - en vue d'une sortie bien méritée en Blu-ray. « J’ai effectué quelques tests sur Braindead dont nous avons mis le négatif 16 mm dans le même système que celui qui nous a servi pour notre documentaire sur la Première Guerre mondiale et, la vache, le résultat est fantastique ! » a-t-il ainsi déclaré au Hollywood Reporter. Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le Néo-Zélandais a également expliqué que chacun de ces disques inclura un documentaire s’appuyant sur les heures de rushes qu’il a pu emmagasiner en filmant les coulisses de ses multiples travaux : « J’ai toujours shooté des journaux de bord donc je dois avoir presque deux heures pour Bad Taste, sept ou huit heures pour Les Feebles, cinquante à soixante heures pour Braindead et au moins soixante-dix de nous en train de tourner Créatures célestes. Et ce ne sont pas des images de gens qui parlent à la caméra, mais des images de l’équipe en plein travail sur les films. » Une chose est sûre : si ces rushes se montrent aussi passionnants que ceux figurant dans les incroyables makings of de Fantômes contre fantômes et Lovely Bones alors pas de doute, il faut s’attendre à du très lourd !
Li belle bièsse
le 11/12/2018 à 10:49Sacrée bonne nouvelle pour illuminer la grisaille du quotidien!
Salut à tous, les madnautes! Je concocte un rapide aperçu du PIFFF bientôt disponible pour la soirée!
Araporn
le 11/12/2018 à 11:33Ça, c'est une putain de bonne nouvelle. On a pas mal parlé entre nous des formidables making of (appendices) de LOTR et surtout du Hobbit. Et Dany m'avait justement parlé de la très bonne qualité de celui de lovely Bones (disponible sur le BRD collector 2 disques). Maintenant, j'apprends que celui de "The Frighteners" envoie du lourd aussi ? Quel version du film faut il se procurer pour le voir ?
@libel : rapide ? Ha ha, te connaissant ça m'étonnerait.
JBH
le 11/12/2018 à 11:35@Araporn : Le disque français inclut bien le making of (mais pas la version longue dispo au Royaume-Uni et aux USA, ce qui n'est pas trop grave vu que la version salle est la meilleure)
Araporn
le 11/12/2018 à 11:42Je voulais évidemment écrire "QUELLE" version .
Ah ouais ? Bah du coup je dois l'avoir alors. Je vais vérifier. (Pause)
Ah bah oui, cool !!!
Araporn
le 11/12/2018 à 11:43Et puis merci aussi. Tant qu'à faire.
StitchGore
le 11/12/2018 à 11:44La version sale c'est mieux oui ! ;)
J'espère un coffret pour les 4, ce serait cool et la version intégrale du chef-d'oeuvre "Créatures célestes" !
Chuck Norris
le 11/12/2018 à 12:37Mouais comme dit C'ÉTAIT LE BON TEMPS... Toujours en attente d'une sortie video en France Feebles, Braindead
Kate1007
le 11/12/2018 à 13:13Ouais ! Le vrai PJ !
danysparta
le 11/12/2018 à 13:31YEEEEEAAAAHHH ! ENFIN !! serais-je tenté de dire. Ou vaut mieux tard que jamais. Va y avoir des soirées P. Jackson à la maison.
@Araporn, hahaha attends je fais une pause...Hahahaha excellent. Je crois qu'il fait 4 heures le making off de THE FRIGHTENERS et oui la version ciné est mieux que le "fun cut" je trouve.
danysparta
le 11/12/2018 à 13:34Maintenant ne reste plus que le reste de la filmo de Cameron en bluray (TRUE LIES et ABYSS) et je serais heureux.
Araporn
le 11/12/2018 à 14:10@dany : oui, 3h45, je viens de vérifier. Pas de sous titres français cependant mais y'a les anglais donc c'est bonnard. Et j'ai commandé le BRD collector de lovely Bones. Si on m'avait dit qu'un jour, j'achèterai un film exclusivement pour les bonus, je l'aurais pas crû. Faut dire que je les regarde rarement mais quand la qualité des making of dépasse presque le film en lui même,...
Geouf
le 11/12/2018 à 15:02Jackson a aussi dans la meme interview qu'il sortirait bien un coffret avec les 4 films, donc wait and see !
Et pour continuer sur le monsieur, je suis alle voir Mortal Engines hier au cine et c'est du pur bonheur. Attention, le film n'est pas parfait, loin de la. Certains dialogues sont assez ridicules (en particulier vers la fin), et l'histoire est un peu deja vue et parfois un peu naise. Mais par contre, quelle generosite, putain. Visuellement c'est un festin continu, on reconnait bien le souci du detail de Jackson et Weta, tout fait vrai et respire l'authenticite, que ce soit au niveau des decors, ou des costumes. Le nombre de lieux parcourus est assez incroyable, et pourtant on a l'impression en fin de projection de n'avoir qu'effleure la surface de cet univers.
La scene d'ouverture est absolument incroyable, et ensuite ca ne s'arrete plus jusqu'a la fin, on a a peine le temps de respirer entre deux morceaux de bravoure. Niveau realisation, certains affrontements sont un peu brouillons, mais des que Rivers filme ses villes mecaniques, c'est l'extase totale (le film a voir en 3D d'ailleurs, si vous le pouvez).
Au niveau des personnages, Hugo Weaving et Hera Hilmar se taillent la part du lion, et le film est tellement dense en personnages que certains passent malheureusement un peu a la trappe. J'ai aussi beaucoup aime tout ce qui a trait au personnage interprete par Stephen Lang, qui a etonnamment les passages les plus emouvants du film.
Bref, j'espere que le film va marcher au box office, parce que j'aimerais vraiment voir la suite et decouvrir plus de choses sur cet univers. Malheureusement, vu qu'il est coince entre Creed 2 et Aquaman, avec une campagne marketing assez discrete, j'ai peu d'espoir.
Araporn
le 11/12/2018 à 15:09Il reste 3 bouquins à adapter et il semblerait que Paris y tienne une bonne place. J'aimerais volontiers voir la capitale en mode ville mécanique. Mais comme tu l'as dit Géouf, pour ça, il faut que ça cartonne. Pas de vo par chez moi donc BRD.
danysparta
le 11/12/2018 à 18:47Ah merci Geouf, un des films que j'attends le plus en cette fin d'année (avec CREED 2 et AQUAMAN). Maintenant comme tu dis j'espère que le film marchera assez pour faire les suites. C'est d'ailleurs pour éviter ce genre de chose que Jackson avait tourné les LOTR d'un coup, dommage qu'il n'ai pas fait pareil avec MORTAL ENGINE.
D'ailleurs il dure combien de temps ? On aura peut-être droit à une version longue.
Li belle bièsse
le 11/12/2018 à 21:22Méchant Araporn, bouh!
Mais tu n'as peut-être pas tout à fait tort, car je ne traite ici que cinq des six journées du PIFFF. Sur ce, on y va!
Revenu du PIFFF 2018, voici mon compte-rendu de quasi tous les films présentés, hormis THE LORDS OF CHAOS, PUPPET MASTER 13, THE LITTLEST REICH et le classique de Jack Arnold, THE INCREDIBLE SHRINKING MAN.
4/12
ASSASSINATION NATION :BON. Ça commence fort avec le film de Sam Levinson. Et imparfaitement. Le film taille des croupières au conservatisme d’une certaine Amérique, encore tenante d’un puritanisme mâtiné d’hypocrisie, mais il le fait avec un marteau-piqueur en guise de machine à coudre. Fausto Fasulo l’a présenté comme pourvu d’une finesse de bulldozer et on est loin du compte. De plus, le début du film se veut branché alors qu’il apparait déjà démodé. Seul l’usage du split-screen dans une scène de déconvenue amoureuse est bien trouvé. Heureusement, les deux tiers du film sont puissants, gérant bien le suspense et la description de l’hystérie collective. À épingler une scène de home invasion tournée en plan-séquence qui toise de haut celui d’Argento dans TÉNÈBRES. Malheureusement, la fin vire au plaisir régressif quand les héroïnes harcelées se métamorphosent subitement en botteuses de culs mâles. Un film inégal et nécessaire.
ONE CUT OF THE DEAD (Ne coupez paz!) de Shinichiro Ueda :TRÈS BON. Mon premier coup de cœur. Si on vous dit zombie, tournage en DV et comédie, vous allez penser à une resucée fauchée de SHAUN OF THE DEAD ou de THE SCOUT GUIDE TO THE APOCALYPSE ZOMBIE. Monumentale erreur. Le film est bien comique au point que je riais à gorge déployée, chose qui ne m’est plus arrivée depuis plusieurs années au cinéma. Il y a bien des zombies et des images de found footage, mais il faut avoir la patience de regarder la première partie du film pour appréhender son véritable potentiel humoristique et artistique et l’intelligence de son dispositif narratif. Et humain car le film est aussi émouvant et se révèle une véritable déclaration d’amour. En détailler l’objet et en dire plus vous gâcheraient le plaisir.
5/12
PIERCING (1er film en compétition): MOYEN. Personnellement, le film m’a laissé en dehors. Matériau de base un peu léger et thématique superficielle que des plans symboliques sur des façades d’immeuble et des réminiscences surréalistes filmées en mode lynchien tentent de nous faire avaler. De plus, au lieu d’un huis clos tendu, le film se tire une balle dans le pied en scindant la montée du suspense par une scène en extérieur. Restent de belles idées de mise en scène et l’interprétation sans fards de Mia Wasikowska dont le personnage oscille entre la mouche et l’araignée.
HALLOWEEN III : BON. Je ne vais pas en dire grand-chose : la projection sur grand écran a magnifié les détails mis en place par le metteur en scène et la prestation de Dan O’Herlihy en malfaisant faussement patelin fait toujours son petit effet.
TOUS LES DIEUX DU CIEL (2ème film en compétition ; mention spéciale du jury Mad Movies) : TRÈS BON. Ce n’est pas mon meilleur film du festival, mais c’est celui qui m’a le plus touché. Le film accuse des maladresses dans quelques rôles secondaires et la pertinence de certaines scènes, mais l’originalité de son propos, l’audace de son traitement, et les multiples séquences qui touchent au génie dans le ressenti émotionnel les transcendent aisément. Une bombe à la fois fragile et dévastatrice. Et un film clivant qui aura immanquablement ses aficionados et ses détracteurs.
THE BLOOD OF WOLVES : BON . Hormis les Kitano qui gauchissent le genre pour sa vision personnelle, ça fait combien de temps que vous n’avez pas vu récemment un bon yakuza eiga ? Si vous ignorez, comme moi, la réponse, ruez-vous séance tenante sur ce film de Kazuya Shiraishi qui radicalise les codes classiques par une violence débridée et un pessimisme qui déborde du milieu mafieux. Porté par un Kôji Yakusho mémorable en flic ripou, le film est parcouru d’une densité et d’un souffle romanesques qui renvoient aux Melville et aux Fukasaku de la grande époque.
6/12
AWAIT FURTHER INSTRUCTIONS (3ème film en compétition) : MOYEN . Cela s’installe plutôt bien, malgré quelques détails caricaturaux qu’on espère anecdotiques. Faux espoir. Et dans cette histoire d’une famille isolée dans sa maison par une chape de fibres à la nature indéterminée, recevant des instructions de plus en plus contraignantes par l’entremise de leur téléviseur, la caractérisation schématique, en plus d’être incohérente, et les transitions abruptes empêchent le film de décoller. Il y a cependant des scènes d’une grande tension (les seringues, la torture…) avec une réalisation qui tente de coller à l’ambiance et un plan de malade qui met en scène un bébé, mais l’ensemble manque de substance et se montre si peu explicite sur la nature de la menace qu’on se demande si on a affaire à un reboot des « Monstres de Maple Street » de THE TWILIGHT ZONE ou à un SIGNS, tendance Armageddon.
NEXT OF KIN (Montclare ; rendez-vous de l’horreur) de Tony Williams : BON. Bonne mise en place, bonnes idées visuelles (la baignoire, la pyramide de sucres, le jet de la fontaine) interprétation investie et bon final. L’ennui, c’est que le film a un long passage à vide au milieu et préfère trop s’attarder sur les passages atmosphériques, plutôt que sur la construction de l’intrigue. En gros, on ignore où cela nous mène et quand la révélation arrive, donnant lieu à un climax bien géré et tendu, elle survient presque de nulle part, tellement le film nous a laissés en chemin durant quarante minutes. Mais c’est un petit classique que je considère bien plus intéressant que LINK ou PATRICK.
TERRIFIED (4ème film en compétition) : MOYEN. Le prélude avec la scène de la douche en point d’orgue augure du meilleur. Cette impression subsiste avec cette analyse en coupe transversale du quartier touché par des phénomènes étranges. La mise en scène, le découpage sont maîtrisés, mais quand arrivent les ghostbusters, tout part à vau-l’eau. Les jump scare déboulent, la provenance des créatures est inexploitée alors que le concept était riche de possibilités, et la seconde moitié du film se résume à un massacre en règle dépourvu d’enjeux et d’une résolution. D’ailleurs la fin est une invite racoleuse pour la mise en chantier d’une suite.
IN FABRIC : TRÈS BON. Avec TOUS LES DIEUX DU CIEL, un film bizarroïde où une robe maléfique va influer sur le destin de trois personnes et de leur entourage et qui témoigne de la mainmise de l’objet sur le sujet. Strickland, sur ce concept simple déploie toute une panoplie d’idées tant dans la mise en scène que dans le cadrage ou la photographie. Mais il ne néglige pas les personnages ce qui évite à son film d’être désincarné et prétexte à des affèteries pseudo-intellectuelles. C’est un film kaléidoscopique à multiples entrées, peut-être trop riche pour être dompté, et qui laisse beaucoup de place à l’implication viscérale. À l’instar de son réalisateur qui, lors des questions-réponses en fin de séance, avait du mal à exprimer en paroles ce que son film énonçait si bien en images. C’est du moins mon avis.
7/12
THE UNTHINKABLE (5ème film en compétition) : MOYEN . Du médiocre au sublime. Dans ce film généreux, qu’un collectif de jeunes cinéastes suédois a pensé comme le premier blockbuster de leur pays, le problème de caractérisation de AWAIT FURTHER INSTRUCTIONS y est aussi présent. Et puis, il y a des incohérences et des facilités narratives inacceptables (bon sang, l’avion et la guitare !). S’ajoutent aussi une multiplicité d’intrigues et de points de vue qui n’aident pas à l’empathie. En gros, on a un peu d’AUBE ROUGE, un peu de THE HAPPENING, un peu de TAKE SHELTER, un peu de DAY OF THE DEAD et j’oublie sûrement d’autres références moins évidentes à mes yeux. Demeurent néanmoins plusieurs morceaux de mise en scène inspirée (la transition du village à la ville, la séquence du pont et de l’assaut de l’usine, le lent travelling arrière de la fin…), un leitmotiv musical en forme de mélodie minimaliste, source de belles trouvailles narratives, et un grand spectacle dont chaque euro des deux millions du budget semble avoir été optimisé dans un rapport de 1 à 20. Enfin, le film aurait gagné à s’alléger d’une charge politique caricaturale et à préserver une part de mystère.
VORACE : TRÈS BON. Que dire si ce n’est que l’atypie et l’impact de ce film ne font qu’embellir avec le temps et que sa projection sur le grand écran du Max Linder lui a pleinement rendu justice.
GIRLS WITH BALLS (6ème film en compétition officielle) : MOYEN. D’accord, ça ne vole pas haut. On pourrait même dire que cela fait du rase-mottes, voire que cela se plante en beauté. Mais dans ce mix improbable de WRONG TURN et THE MOST DANGEROUS GAME, version bouseux pyrénéens, ça charcle à tout-va, la dynamique du groupe de filles pourchassées fonctionne du tonnerre, Denis Lavant parvient à encore mieux surjouer en restant muet, une blague sur trois fonctionne, mais comme elles sont débitées à un rythme aussi frénétique que les dialogues et la réalisation électrisée, cela passe comme une lettre à la poste. C’est fun, sans complexe et sans prétention. Moi, j’ai passé un bon moment.
PUNK SAMOURAÏ SLASH DOWN: MOYEN . Un blockbuster azimuté qui ne pouvait provenir que du Japon. Mais là où le film précédent n’avait que 77 minutes au compteur, celui de Sogo Ishii dure une heure de plus, si bien que le délire a du mal à être assimilé et ce d’autant plus que le mal endémique à ce genre de productions frappe encore sous la forme d’un final in-ter-mi-na-ble, qui aurait dû être raccourci de moitié. Cependant, sous l’apparence jouissive, une réalité désespérée se profile : le héros n’est qu’un branleur lâche et irresponsable, l’amour est un piège, le pouvoir une source de fléaux et la religion une chimère dangereuse si on y ajoute foi.
8/12
Courts-métrages français : Des sept en compétition, deux ont été distingués : BELLE À CROQUER, fantaisie surréaliste kitsch où le Yann Samuel de JEUX D’ENFANTS aurait rencontré le chef-décorateur de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE, racontant la passion qui saisit un cannibale pour sa jolie voisine végétarienne et DÉGUSTE qui, par le biais d’une caméra macroscopique, contemple la nourriture qu’on prépare comme un univers à part entière, soumis à une violence semblable à celle qui existe dans le nôtre. Mais d’autres étaient aussi intéressants, comme GRAINES qui, en quelques minutes, suggérait sans aucun dialogue, la déréliction d’une nature mourante qui se vengeait en trouvant à nos dépens une nouvelle manière de survivre ou LES 9 MILLIARDS DE NOMS DE DIEU, qui était peut-être trop appliqué dans l’adaptation de la courte nouvelle d’Arthur.C.Clarke, mais sobre et sans longueurs jusqu’à la fin et qui constitue une bonne introduction à l’œuvre de ce grand écrivain britannique (Non, ce n’est pas QUE le co-auteur du scénario de 2001). Passons sur THYMÉSIS, énième variation dickienne sur la réalité du rêve et le rêve de la réalité ou LES APPELÉS, le plus long des sept qui n’arrivait pas à se dépêtrer de ses influences littéraires, d’Arthur Machen et de son Grand Dieu Pan en particulier, pour livrer une authentique proposition de cinéma.
FREAKS (7ème film en compétition) : TRÈS BON. Le Juggernaut de la compétition qui a écrasé tous ses concurrents en raflant tous les prix dans sa catégorie : prix ciné , prix du jury Mad Movies et Œil d’or du public. Je ne vais pas trop en dire sur ses enjeux, car le film tire une partie de sa force dans le dévoilement progressif de son intrigue et de son contexte. Ce serait un film de petit malin si les deux réalisateurs n’avaient pris soin de dépeindre des personnages riches et vivants. Bruce Dern, Emile Hirsch et Amanda Kern sont très bons, mais Lexy Kolker, en petite fille cloîtrée par son père dans une maison en ruines pour des raisons qu’elle découvrira progressivement est tout bonnement époustouflante et est pour beaucoup dans la réussite du film. Toutefois, ce serait faire injure à l’ingéniosité des réalisateurs que de ne pas citer nombre de trouvailles visuelles et d’oublier un scénario bétonné qui nous gratifie de scènes bien tendues et d’un final à peine limité par un budget riquiqui. Celui-ci, de deux millions de dollars, eût-il été quintuplé, on aurait eu droit à un chef d’œuvre.
Courts-métrages internationaux : Une tendance s’est vite imposée. Hormis THE BALLAD OF SQUIRT REYNOLDS, pochade parodique de VENDREDI 13, tous les films anglo-saxons bénéficiaient d’un degré de professionnalisme qui manquait aux autres. Exception à la règle, LA NORIA, allégorie poignante sur le travail de deuil et seul film d’animation du festival. Sur ce thème, PHRATRIE était également émouvant, mais mal géré dans son développement comme dans celui du personnage de Laurent Lucas. DULCE HOGAR, en revanche, ne convainquait ni dans l’intrigue, ni dans son illustration, car cette histoire de perceveuse de loyers en nature confrontée à des arriérés de paiement qui risquent de faire s’effondrer son immeuble, n’arrivait pas à masquer son indigence. Et c’est donc tout naturellement que l’attention s’est portée sur CONDITIONS LABORATORY, court-métrage de luxe avec Marisa Tomei et Minnie Driver, plus scène d’un film hypothétique dans la lignée d’un CONJURING que véritable court-métrage, sur THE BLUE DOOR, histoire d’une porte ubiquitaire derrière laquelle se tapit un danger qui menace une infirmière à domicile chez une vieille grabataire, sur POST MORTEM MARY où, au 19ème siècle, une jeune fille est contrainte par sa mère de photographier une fillette morte depuis deux semaines, parce que la famille n’arrive pas à s’en séparer, tout cela menant évidemment à des conséquences effrayantes et enfin sur BAGHEAD qui a gagné le prix du public, inventive variation teintée d’angoisse et d’humour anglais sur l’invocation des morts.
ACHOURA (8ème et dernier film en compétition) : MOYEN -. Ça me fait mal de le dire, mais c’est le film que j’ai le moins aimé. Dans cette version marocaine de IT (non, je n’invente rien), le réalisateur fait montre d’ambition avec son scénario et sa mise en scène qui s’envole lors des apparitions du monstre. Malheureusement, il y a aussi des ellipses narratives gênantes au développement de l’histoire, comme si le réalisateur avait des problèmes à traiter par l’image le scénario qu’il a écrit. De plus, les personnages sont lacunaires, l’interprétation, surtout celle des enfants, catastrophique, ce qui gêne énormément l’empathie du spectateur, et le monstre, bien que réussi dans son design, tire peu de substance du folklore marocain.
Demain, je traiterai encore des cinq films de la dernière journée et en particulier de celui que je considère comme le plus réussi et le moins représentatif du PIFFF, WIJ de René Heller.
Li belle bièsse
le 11/12/2018 à 21:33Nom de Zeus! Encore un bug dans les cotations, les signes plus étant enlevés de mes appréciations de THE BLOOD OF WOLVES, de AWAIT FURTHER INSTRUCTIONS, de THE UNTHINKABLE et de SAMOURAI PUNK SLASH DOWN
Araporn
le 11/12/2018 à 23:42J'ai tout lu. Et maintenant "Freaks" m'intéresse encore plus.
Terrified c'est "Atterados" ?
oriounga
le 12/12/2018 à 01:23@ Libellule: Félicitations pour le travail accompli cher ami.
C'est vraiment impressionnant.
Je me suis régalé à lire tes résumés de tous les films.
Tu m'as donné envie d'en voir certains.
Plissken 75
le 12/12/2018 à 05:40Tentez donc girls with balls!
Compte supprimé
le 12/12/2018 à 07:35Merci Li ! Quel souci du détail et quelle générosité dans le partage ! C’est normal qu’Orio apprécie !
@dany : les premières critiques d’Aquaman disent que le film est creux... bon, tu me diras, comme les Fast and Furious, et ça n’empêche pas un bon carton au BO....
Kate1007
le 12/12/2018 à 10:30@ara : oui.
@pliss : c'est un de ceux qui me tentent le plus !
Araporn
le 12/12/2018 à 11:56@ice : moi j'ai lu que c'était profond Aquaman.
Plissken 75
le 12/12/2018 à 14:42Kate, oui mais toi je n’avais aucun doute, c’est aux autres que je préconise d’essayer une girl with balls...
Aquaman serait un pétard mouillé, c’est ça?
Plissken 75
le 12/12/2018 à 15:06Je suis médusé par la critique d’aquaman dans plancton magazine, le film serait un vrai naufrage! Toujours construit sur le même moule blabla, les acteurs jouent comme des crabes blabla, les personnages noyés dans une intrigue sans queue ni tête blabla...
Rudy pocampe (le journaliste)conclut avec finesse: « le film ne fera pas de vagues »
danysparta
le 12/12/2018 à 17:16Hahaha Pliss tu t'es lâché dis donc, t'as tout mis dans un post.
Ça ne m'enlèvera pas l'envie de voir le film.