BLAIR WITCH d’Adam Wingard
Blair Witch
Avant de vous attaquer à Blair Witch, vous aviez déjà goûté au found footage avec les deux premiers opus de la franchise V/H/S, dont avez signé plusieurs segments. Auriez-vous « replongé » si Lionsgate ne vous avait pas proposé cette idée de suite/remake ?
Pour être honnête, en sortant de V/H/S 2, j’étais tellement dégouté par le found footage que je m’étais promis de ne jamais en refaire ! C’est épuisant : il y a tellement d’aspects techniques à gérer, sans parler des codes du genre… Mais dans un coin de ma tête, je savais que je n’en avais pas encore fini. En lisant les critiques des deux V/H/S, j’étais ennuyé, car j’avais le sentiment de ne pas avoir réussi à marquer les esprits, vous comprenez ? C’était comme si j’avais un pied dans le genre et un autre en dehors : mes deux segments étaient trop courts, trop fauchés. Au final, j’avais l’impression de ne pas m’être transcendé. À l’époque de V/H/S 2, en 2013, je voulais prendre mes distances avec le found footage, mais j’ai discuté avec les gens de Lionsgate, que j’ai croisés à Sundance, et ils m’ont parlé de ce projet de reboot de Blair Witch. Une idée forcément intéressante, parce que le found footage vit une période de stagnation et qu’il ne se passe plus grand-chose de nouveau. Nous avons donc réfléchi avec Simon (Barrett, scénariste de Wingard – NDR) et nous avons décidé, de façon assez spontanée, d’accepter la proposition de Lionsgate. C’était du genre : « Tiens, faisons un bon found footage ! ». En tant que fan de l’original, je me suis dit : « Si tu dois replonger, quoi de mieux que de se frotter au « Parrain du found footage » ? ». Et au final, il s’agit de l’un des projets les plus enrichissants auxquels j’ai pu collaborer.
À l’époque de la sortie de l’original, beaucoup ont cru que c’était un documentaire, ce qui a participé à son aura. Aujourd’hui, tout le monde connaît Le Projet Blair Witch, donc vous ne pouviez plus jouer cette carte. Ça a posé problème ?
Il était évident que les gens sauraient que notre film n’est pas « réel », ça ne servait donc à rien d’essayer de les convaincre du contraire. Nous avons décidé d’approcher les choses différemment, un peu à la manière de Massacre à la tronçonneuse. Nous voulions créer une atmosphère de frayeur telle qu’elle vous empêche de quitter l’écran des yeux. La peur devait naître des situations que vivent les personnages. Peu importe que ce soit réel ou non.
Les gens de Lionsgate avaient-ils des requêtes particulières vis-& [...]
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