BIFFF 2016

Comme le PIFFF avant lui, le BIFFF a dû se relever après un événement traumatique : les attentats terroristes qui ont frappé Bruxelles le 22 mars. Contre vents et marées, le Festival a été maintenu, sous réserve d’un contrôle systématique des visiteurs et en opposant à la terreur une passion indéfectible pour le genre qui nous est cher.
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Cette 34e édition s’est ouverte sur Orgueil et préjugés et zombies, l’adaptation du roman de Seth Grahame-Smith, qui s’amuse à injecter des zombies dans l’univers petit-bourgeois de Jane Austen. Un « mashup » contre nature où le réalisateur Burr Steers se débrouille comme il peut pour dynamiter la commande de l’intérieur, mais n’accouche que d’une péloche trop timorée, voire maladroite dans sa façon d’allier romantisme, élans dramatiques et assauts zombiesques. Heureusement que la clôture allait se révéler d’une tout autre étoffe, confiée aux bons soins de l’habitué Álex de la Iglesia. My Big Night s’immisce dans les arcanes d’une grande émission de variétés pour en renvoyer une image peu reluisante – entre cruauté et mesquinerie – sur un rythme si soutenu qu’il en serait presque éreintant. Dans le rôle (autobiographique ?) d’un chanteur ringard et tyrannique, Raphael, véritable icône populaire au pays de Jess Franco, est génial. Par chez nous, on est en droit de se demander si Frédéric François ou Salvatore Adamo oseraient casser leur image de la sorte… Ils émettraient sans doute quelques réserves que l’on ne formulera pas au sujet de Spy Time, librement inspiré des BD espagnoles pour enfants Anacleto. Javier Ruiz Caldera (Ghost Graduation) élabore une sorte de Kingsman ibérique, un divertissement de haute volée, pêchu et hilarant qui, sans surprise, est reparti avec le Prix du Public. Spy Time décortique les mécanismes du film d’espionnage de manière ludique pour finalement se centrer sur les rapports père-fils avec une sensibilité inattendue. Autre chouchou des festivaliers, l’autrichien Attack of the Lederhosenzombies est un zombie flick en milieu montagnard, qui n’est pas sans rappeler Dead Snow… sans les nazis, mais avec des « chamois zombies » ! Rien de transcendant, si ce n’est une bonne humeur contagieuse. Impossible d’être aussi conciliant à l’égard de l’attendu Yoga Hosers, proprement imbuvable et indigne du talent de Kevin Smith. Succédant à Tusk, cette nouvelle pierre à l’édifice de sa trilogie « True North » dégage une désagréable impression d’artificialité et de délire autocentré pensé pour les aficionados des podcasts de l’auteur de Clerks.

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