Organiser un festival en Corée du Sud ne présente pas les mêmes problématiques qu’en France. L’absence quasi totale de salles indépendantes peut déjà être vue comme un frein, les projections se tenant dans des multiplexes situés au dernier étage de malls proéminents. Et pourtant. S’il y a quelque chose de frappant durant les sessions de questions/réponses qui suivent la majorité des projections,c’est bien le degré d’analyse et la passion des festivaliers. « Les Coréens travaillent beaucoup » nous explique l’une des organisatrices. « Donc, lorsqu’ils sortent ou ont un hobby, ils s’impliquent à 200 %. C’est à double tranchant, car ils peuvent devenir très exigeants… »
Cette exigence, les organisateurs du BIFAN se l’imposent de toute façon à eux-mêmes. S’il faut faire une croix sur les séances nocturnes (on peut voir quatre films par jour au maximum, à choisir parmi une demi-douzaine de salles), la variété de la sélection est électrisante, avec un total de 160 films et près de 90 courts-métrages. Puisqu’il était humainement impossible de tout voir durant nos cinq jours sur place, on aura dû se contenter d’une petite quinzaine de projections. Parmi les titres manqués les plus notables, citons Sadako de Hideo Nakata (présenté en japonais non sous-titré), Bird Cage de Kei Nakata (Japon), Feral d’Andrés Kaiser (Mexique), Harpoon de Rob Grant (Canada), In the Quarry de Bernardo & Rafael Antonaccio (Uruguay), The Night Shifter de Dennison Ramalho (Brésil) ou encore I Trapped the Devil de Josh Lobo (USA).



À L’OUEST
Outre les frustrations qu’il impose, un festival permet de découvrir des films à l’aveugle, ce qui peut évidemment donner lieu à quelques expériences fâcheuses. Parmi nos déceptions, on notera The Miracle of the Sargasso Sea du Grec Syllas Tzoumerkas, dont l’acharnement à enlaidir absolument tout ce que touche son cadre peut être vu comme une posture irritante. Financ&e [...]