Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis

Bienvenue à Marwen

Imaginez un croisement entre Small Soldiers, Ed Wood, Forrest Gump et Inglourious Basterds, et vous n’aurez pas encore une idée suffisamment précise du projet dans lequel Robert Zemeckis a décidé de se lancer. Conceptuellement kamikaze en ces temps de comic-book movies à la pelle, Bienvenue à Marwen déploie des outils de blockbuster pour les besoins d’un drame très personnel…

Violemment agressé par des néonazis à la sortie d’un bar pour avoir avoué sous l’emprise de l’alcool son penchant pour les vêtements féminins, Mark Hogancamp reste dans le coma pendant neuf jours et sur son lit d’hôpital pendant plus d’un mois. Lors de sa sortie, il se cloître dans son pavillon de Kingston, petite ville située à 150 km de New York. Amnésique et souffrant de stress post-traumatique, il décide de fabriquer dans son jardin un village belge imaginaire, où il met en scène et photographie des fantasmes de Seconde Guerre mondiale dignes d’un vieux film d’exploitation. Deux dates importantes sont toutefois appelées à perturber son quotidien : d’une part l’ouverture d’une exposition dans une prestigieuse galerie new-yorkaise, d’autre part un procès qui l’obligera à affronter ses bourreaux pour la première fois en trois ans… À l’exception de quelques détails réajustés par Robert Zemeckis et sa coscénariste Caroline Thompson (Edward aux mains d’argent, L’Étrange Noël de monsieur Jack), Bienvenue à Marwen respecte l’histoire vraie de Mark Hogancamp, qui avait déjà fait l’objet d’un documentaire en 2010, Marwencol de Jeff Malmberg. Ce n’est pas la première fois que Zemeckis se risque à fictionnaliser des événements déjà amplement documentés, et il s’était d’ailleurs pris les pieds dans le tapis avec The Walk : rêver plus haut, dont la 3D et les effets visuels très immersifs ne faisaient que traduire en mouvement les photos aperçues dans Le Funambule, documentaire réalisé par James Marsh six ans plus tôt. 




NAZISPLOITATION DE SYNTHÈSE
Heureusement, Bienvenue à Marwen pose sur ses événements un regard beaucoup plus décalé et onirique. Zemeckis fait ainsi le choix audacieux de dépeindre l’univers intérieur de son curieux [...]

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