Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa

Avant que nous disparaissions

Le très sérieux auteur de Creepy se déride en faisant un détour imprévu par la comédie de sciencefiction. Mais c’est pour mieux revenir à son obsession pour la persistance de l’amour par-delà la mort et les frontières de l’espèce humaine.
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Un tranquille pavillon où une lycéenne en marinière, entourée de cadavres éventrés, goûte avec curiosité le sang dont elle a été éclaboussée. La même adolescente marchant au milieu d’une route, où ses zigzags insouciants provoquent un carambolage monstre… qui lui arrache un sourire carnassier. La séquence prégénérique d’Avant que nous disparaissions donne le ton, ou plutôt le mélange des tons. Ce sera celui du rire et de l’effroi, toujours intimement liés l’un à l’autre dans des situations à double-facette, à la fois cocasses et sourdement inquiétantes. Voilà quand même de quoi surprendre de la part de l’austère Kiyoshi Kurosawa, qui démontre ici une nature comique insoupçonnée tout en s’attaquant au sujet, nouveau pour lui, de l’invasion extraterrestre. Car le massacre initial s’explique quand nous découvrons qu’il s’agit d’une histoire de « body snatchers », thème assez familier pour que le cinéaste puisse jouer de sa connaissance par le public, tout en étonnant ce dernier par un traitement pour le moins imprévu.


LES PROFANATEURS DE L’INVASION
En effet, nous connaissons tous le principe : des aliens se glissent dans l’enveloppe corporelle de quidams dont la personnalité d’origine est mise en veille. Mais c’est là que s’arrêtent les similitudes avec les précédentes versions, qui s’intéressaient à des héros ayant découvert le pot aux roses et essayant de convaincre une Humanité sceptique que le cauchemar a déjà commencé. Les envahisseurs d’Avant que nous disparaissions, eux, avouent sans ambages leur nature interplanétaire, et c’est de là que découle le principal ressort comique (et le suspense) du film : comme c’est effectivement incroyable, personne n’y croit, et ils peuvent continuer leur entreprise sans encombre. Ainsi, parti à la recherche de la jeune fille de la première séquence, un des aliens s’attache aux pas d’un journaliste fouille-merde qui ne prend pas au sérieux cette histoire d’invas [...]

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