AU COEUR DE L’OCÉAN DE RON HOWARD
Au coeur de l’océan
On le sait, la critique française ne s’est jamais privée de taper sur Ron Howard, généralement considéré comme un faiseur sans âme. Cette même critique qui, il y a 30 ans, tapait avec autant d’allégresse sur Silverado que sur Willow, ce qui en dit long sur les limites de sa clairvoyance et met en évidence les raisons de ce mépris condescendant : au même titre que Lawrence Kasdan, Ron Howard est un cinéaste profondément américain, dans l’acception la plus noble du terme. Un homme attaché à des valeurs fondamentales – mais souvent conspuées chez nous car jugées réactionnaires –, celles des pionniers, cette race de conquérants qui fascine tant Howard, comme en témoignent Horizons lointains, Apollo 13 et Rush. On lui reproche aussi, outre son attachement viscéral à la famille (Portrait craché d’une famille modèle, Backdraft, La Rançon, Les Disparues), son goût pour les « bons sentiments » (Splash, Cocoon, Gung Ho, du saké dans le moteur). Bref, aux yeux d’une certaine presse, Ron Howard n’est qu’un plouc de l’Oklahoma biberonné à la télé où il a suivi les traces de ses parents acteurs avant de devenir un fonctionnaire de Hollywood. En plus, il est marié à la même femme depuis 40 ans, qui lui a donné quatre enfants dont deux filles devenues comédiennes, et il fait jouer son père dans presque tous ses films. Pensez donc, un type aussi lisse ne peut pas vraiment être un artiste ! Impossible de lui appliquer la fameuse « politique de l’auteur » chère à la critique française ! Et pourtant, si : les titres qu’on vient de citer mettent en évidence la constance thématique d’une oeuvre qui, même si elle n’est pas exempte de sérieux dérapages artistiques (Le Grinch, Da Vinci Code), reste passionnante et t [...]
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