
ASH VS EVIL DEAD – SAISON 2
Après toutes ces années, n’avez-vous pas l’impression d’être enfermé dans la peau de Ash ?
Le personnage ne m’ennuie pas du tout, et pourtant, je l’interprète depuis 37 ans. C’est même celui que je préfère, parmi tous ceux que j’ai pu jouer. La série me permet de le développer, d’apprendre à mieux le connaître. Résultat, il est de plus en plus intéressant à interpréter. On ne savait pas grand-chose de Ash avant la série, en réalité. C’était vraiment un personnage en deux dimensions, et ajouter cette troisième dimension me donne envie de continuer.
C’est intéressant, car Ash est par essence un personnage de cartoon. En le développant, n’aviez-vous pas peur de perdre cette dimension burlesque ?
Non, pas vraiment. Ash sera toujours un bouffon, un abruti qui fait toujours des bourdes horribles. C’est ce que j’espère. Mais on peut toutefois trouver un plus d’humanité chez lui, lorsqu’il prend des décisions pour le bien de tous, ou lorsqu’il sauve quelqu’un au péril de sa vie, et au risque de finir estropié. Ash se transforme peu à peu en vrai héros. Pour le moment, il est encore réticent et plein de défauts. Mais avec le temps, il va finir par devenir un meilleur être humain. C’est un peu le but de la série. Après tout, Ash a beau être un idiot, il apparaît tout de même dans le Necronomicon. On parle de lui dans des livres anciens, donc il y a chez lui une facette mythique, que nous voulons continuer à développer.
Le format de Ash vs Evil Dead est très intéressant. Trente minutes, c’est plus long qu’une sitcom, mais plus court qu’une série classique. Personne ne vous a jamais mis la pression pour livrer des épisodes de 42 minutes ?
Non, il n’y a une aucune pression. On nous a donné carte blanche pour tourner la série exactement comme on le voulait. De toute façon, il aurait été trop difficile de tourner des épisodes plus longs. Déjà, avec une demi-heure, toute l’équipe doit vraiment s’accrocher ! On aime ce format hybride parce que ça donne un rythme plus rapide. Ça avance vite. Avec une heure, nous n’aurions pas le même ton, et il était très important pour nous de ne pas trahir le ton des longs-métrages.
La série est-elle plus facile à tourner que les films originaux ?
C’est différent. Nous avons tous plus d’expérience aujourd’hui. La raison pour laquelle je voulais retrouver Ash, c’est parce que je souhaitais l’améliorer ! Je désirais en faire un personnage plus concret, plus crédible. L’Armée des ténèbres est sorti il y a 25 ans, et c’était déjà le troisième Evil Dead. Les fans n’ont pas eu la chance de voir un nouvel épisode pendant tout ce temps. Moi, j’ai tourné pas mal de films et de séries TV, qui m’ont beaucoup appris. Retrouver Ash avec ce gain d’expérience, c’était une chance. Fut un temps où les critiques se moquaient de nous, à cause d’une photographie imparfaite ou d’effets spéciaux un peu foireux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, nous avons réussi à garder un certain standing sur la série.
Dans ses films, Sam Raimi répète toujours les mêmes séquences, mais les détourne à l’aide d’un twist légèrement différent. Vous faites la même chose dès le premier épisode de la saison 2, avec le gag du lancer de tronçonneuse ou les répliques que Ash répète mot pour mot sans même s’en rendre compte.
Je ne sais pas si c’était conscient de notre part. Nous avons toujours aimé réutiliser des moments connus et les renverser au dernier moment. On est de toute façon bien ancré dans l’univers de Sam Raimi. Même ses Spider-Man ne sont pas si éloignés que ça d’Evil Dead. Comme pour Ash, Sam essayait de rendre Peter Parker le plus humain possible.
Puisqu’on en parle, le pilote de la première saison était réalisé par Raimi lui-même. Le premier épisode de la saison 2 ne l’est pas, mais le style est incroyablement fidèle à celui de Raimi, avec tous ces décadrages soudains, ces petits zooms violents… Les réalisateurs de la série ont-ils travaillé directement avec Raimi ?
Nous essayons vraiment de trouver des metteurs en scène qui comprennent la sensibilité de Sam et de la saga. Une fois qu’on les a trouvés, on ne les laisse pas partir ! Il faut qu’ils connaissent les mouvements de caméra clés, les zooms, les panos violents et les effets les plus étranges. Rick Jacobson, qui a réalisé le premier épisode de la saison 2, se souvient bi [...]
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