Ash Vs Evil Dead

À la fin du mois d’octobre, le public américain va pouvoir découvrir EVIL DEAD 4. Non pas sous la forme d’un long-métrage, mais d’une série TV supervisée, scénarisée et coréalisée par Sam Raimi himself, et mettant en vedette ce bon vieux Bruce Campbell. Si les retrouvailles auraient sans doute été plus jubilatoires en salles, les premières images de ASH VS EVIL DEAD promettent un retour aux fondamentaux inespéré.

Peu avant le Comic-Con de San Diego 2015, un court teaser s’attardait sur la lame ensanglantée d’une tronçonneuse, fraîchement extraite de la chair d’un cadavéreux. Le trailer officiel du Comic-Con se montrera autrement plus explicite. Vivant dans une caravane et officiant toujours comme caissier chez S’Mart, Ash Williams (Campbell, donc) vit au jour le jour, avec en sa possession le Necronomicon Ex Mortes, le « Livre des Morts ». Lorsque le démon se réveille enfin, contaminant la ville où il réside, le héros le plus groovy du cinéma d’horreur ressort fusil à canon scié et tronçonneuse, embarquant dans sa croisade deux collègues de travail : Pablo (Ray Santiago), un immigrant illégal, et Kelly (Dana DeLorenzo), une jeune fille de ferme récemment débarquée en ville. Ce trio d’infortune croisera le chemin de la policière Amanda Fisher (Jill Marie Jones) et surtout de Ruby Knowby (Lucy Xena Lawless), descendante de l’archéologue des premiers épisodes. « Ash se planque et ne fait rien de son temps depuis trente ans. Après une sale nuit, tout son passé refait surface » commente Bruce Campbell. « Il y a du souci à se faire, car Ash est le seul à pouvoir sauver l’Humanité, et c’est un loser total. Je trouve hilarant de qualifier Ash de héros, car ce n’en est vraiment pas un» Campbell, dont l’humour et le sens de l’autodérision sont connus depuis longtemps (lisez sa fabuleuse autobiographie If Chins Could Kill pour vous en convaincre), s’émeut de pouvoir retrouver les frusques du personnage, et d’explorer son nouveau quotidien. « Sam et moi avons eu des frissons quand nous avons découvert la caravane d’Ash. Le département artistique nous avait demandé de vérifier si tout était conforme à ce qu’on recherchait, et le résultat était inimaginable. Ils avaient rempli l’endroit de trucs merdiques du Michigan, des trucs qui ont vraiment l’air de sortir des premiers Evil Dead. Sam et moi nous sommes regardés, comme pour se dire « Bon sang ! C’est reparti pour un tour ! » J’ai eu la même sensation quand on m’a accroché la tronçonneuse au poignet. Un sentiment étrange, comme si quelqu’un s’était mis à rouler sur ma propre tombe ! » C’est donc avéré, la trilogie Evil Dead n’en est plus une. Mais avant de pouvoir franchir le seuil de ce nouveau décor, et d’y démembrer des créatures démoniaques en tous genres, la route aura été sinueuse et longue.

UNE LOINTAINE PROMESSE

Depuis la sortie de L’Armée des ténèbres en février 1993 aux États-Unis, et en janvier 94 en France, les rumeurs vont bon train sur la mise en chantier d’un quatrième épisode. Au milieu des nineties, Sam Raimi ne cache pas sa volonté de s’émanciper du registre horrifique qui l’a rendu célèbre. L’Armée des ténèbres en est d’ailleurs la première preuve équivoque : bien que classé R par la MPAA, et donc libre de verser dans un gore décomplexé, le film se montre volontairement avare en effusions de sang. Son auteur le présente même comme un film d’aventure à la Errol Flynn, doublé d’un hommage à Ray Harryhausen. Un western spaghetti, un drame sportif, un polar coenien et un mélodrame fantastique plus tard, Raimi est propulsé au sommet de Hollywood avec la série des Spider-Man. À la fin des années 2000, sortant de l’amère expérience que constitua sa troisième rencontre avec le Tisseur, le cinéaste se permet enfin de regarder dans le rétroviseur. Mieux, il s’autorise avec Jusqu’en enfer un sublime retour aux sources. Mais la joie est de courte durée. Entre un Warcraft avorté après une année de travail et une préquelle du Magicien d’Oz tournée en mode mercenaire, les fans voient leurs chances d’accueillir un nouvel Evil Dead fondre comme neige au soleil ; ils devront a priori se contenter d’un remake cradingue et très premier degré confié au nouveau venu Fede Alvarez.

LE POUVOIR DES FANS

Raimi, néanmoins, s’évertue au fil des ans à rassurer ses admirateurs. Il faut dire que si la carrière d’Evil Dead a surtout démarré en Europe, voire en France, la saga connaît aujourd’hui aux États-Unis une popularité sans précédent, qui plus est croissante. Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un oeil au circuit des conventions spécialisées, carrefours du commerce et du culte où les dédicaces des acteurs les plus insignifiants se vendent au prix fort. Dans cette grande messe joyeusement capitaliste, où les artistes et techniciens tiennent une sorte de magasin éphé [...]

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