Annihilation d'Alex Garland

Annihilation

Le nouveau film du réalisateur d’Ex Machina aura emprunté bien des détours avant de nous parvenir finalement en SVOD sur Netflix, en passe de devenir le saint patron des causes perdues. Avec, au bout du chemin, rien d’autre qu’un monument de SF moderne, qui tire sa fulgurante force d’évocation d’une audace créative à la fois fragile et fascinante.
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« En ce moment, j’essaye d’adapter un livre que m’a envoyé le producteur Scott Rudin, qui s’appelle Annihilation, de Jeff VanderMeer. C’est un magnifique bouquin de SF, étrange et passionnant. Vais-je y arriver ? C’est un sacré pari, et je ne suis pas encore certain de l’issue. » C’est en janvier 2015, alors qu’il présentait Ex Machina au Festival de Gérardmer, qu’Alex Garland nous a fait cette confidence. En trois ans, ce « sacré pari » aura en effet connu des issues incertaines avant d’enfin nous parvenir... À l’origine d’Annihilation, il y a donc un livre de Jeff VanderMeer, premier volet de La Trilogie du Rempart Sud. Il raconte comment un groupe de femmes se rend dans un endroit appelé Zone X, mis en quarantaine après qu’un étrange phénomène a englobé les environs dans une sorte de bulle dont personne ou presque n’est revenu. Presque, car un soldat, Kane, a réussi à rentrer chez lui, à la grande surprise de sa femme Lena, une ex-militaire devenue biologiste. Mais l’homme est amnésique et gravement malade. Lena décide alors de se joindre à une nouvelle expédition dans la Zone X pour découvrir ce qui est arrivé à son mari...
Première étape iconoclaste sur le chaotique chemin de l’existence pour Annihilation : le processus d’adaptation choisi par Garland. Là où il est de coutume de lire, relire et re-relire l’oeuvre à transposer, l’auteur de Sunshine choisit de ne jamais revenir au bouquin de VanderMeer après sa première lecture, afin de ne se baser que sur son souvenir de celui-ci. De même, il n’attendra pas la parution des deux autres opus de la trilogie, Autorité et Acceptation, pour rédiger son script. Si les prémices et certains concepts d’Annihilation sont très proches de leur source littéraire, Garldand s’en écarte donc peu à peu pour livrer sa propre vision. Problème : l’un des messieurs pognon de Paramount, David Ellison, s’inquiète des retours des projections-tests qui décrivent le long-métrage comme « trop compliqué » et « trop intellectuel ». Réflexe atavique de market [...]

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Commentaire(s) (3)
Blackytch
le 11/04/2018 à 08:51

Ce film est plutôt une bonne surprise (mention spéciale au footage de l'expédition précédente), mais pourquoi cette nécessité de pomper intégralement des scènes de films mythiques (ici la scène paroxystique de The Thing) ? Marre..

gpl
le 13/04/2018 à 12:38

@Blackytch - perso j'ai trouvé que c'était à mi-chemin entre Aliens et Stalker. Sans l'intensité dans l'action du 1er (en 2 mots la caractérisation des personnages en carton est faible) et sans la profondeur de réflexion du 2nd. En fin de compte il ne reste plus grand chose si ce n'est la très belle photo.

Coltaine
le 27/04/2018 à 08:57

C'est lent, c'est mou, c'est pas spécialement beau... rien ne ressort vraiment de ce film ; ça se regarde et ça s'oublie. Portman est insipide.

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