En 2000, grâce à Glénat, les lecteurs français se prenaient en pleine poire le manga Blame ! de Tsutomu Nihei et découvraient Killy, cyborg solitaire évoluant dans un monde tentaculaire de béton et de métal dominé par des machines autonomes lancées dans une éradication systématique de la race humaine. Nihei, avec son style unique hérité des influences de Giger et Moebius où de sublimes cauchemars biomécaniques se déploient dans les ténèbres d’une cité absurdement escherienne (le mangaka a une formation d’architecte), façonnait ici un univers brut et quasi arty dont les codes et règles ne seront jamais vraiment explicités. Une épopée hypnotique, cryptique et horrifique qui a traumatisé quelques créateurs (voir Matrix ou Eden Log) et qu’on rêvait de voir transposée à l’écran malgré l’atypisme difficilement reproductible du trait de l’auteur. Une première tentative voit le jour en 2 [...]