Animenation n°293

Dofus - Livre I : Julith

Et si l’un des événements majeurs de l’animation ciné de ce début d’année 2016 était français ? Avec DOFUS – LIVRE 1 : JULITH, le studio roubaisien Ankama Animations capitalise sur son énorme expérience transmédia pour envahir les salles obscures avec une petite bombe de fantasy certes familiale, mais aussi passionnément Mad !

Dofus. Un nom désormais bien ancré dans l’univers de l’imaginaire made in France via l’ambitieuse stratégie transmédia de la société Ankama, qui en partant en 2004 de la création d’un MMORPG en Flash, a infusé toutes les strates médiatiques : jeux vidéo donc, mais aussi bandes dessinées, magazines, dessins animés, jeux de plateau… Mais on est loin d’un quelconque Pokemon à la française désireux de capitaliser sur un concept juteux à moindres frais. Dofus fait partie d’un véritable univers possédant sa propre cosmogonie, qui a pour nom le Krosmoz, et dans lequel prennent place la plupart des licences d’Ankama (notamment Wakfu). Portée par une direction artistique aussi soignée que racée, quelque part entre le dynamisme pop du manga et l’opulence disneyenne, cette véritable mythologie prend place sur une chronologie ambitieuse, consistante et cohérente (environ 600 ans séparent ainsi la série animée Dofus : les trésors de Kerubim du manga Wakfu). Mais outre le Krosmoz, il y a une autre constante dans cet univers : le personnage de Joris, petit bonhomme jovial à la peau noire au début de l’immense arc narratif de ce macrocosme (il est le guide qui introduit les joueurs lors d’une première partie de Dofus, le jeu), et devenu un redoutable aventurier lorsqu’il croise les héros de Wakfu six siècles plus tard. Et ce sont ses origines qu’ont décidé d’explorer Anthony « Tot » Roux (l’un des trois membres fondateurs et actuel patron d’Ankama) et Jean-Jacques Denis en coréalisant le premier long-métrage issu de la branche animation d’Ankama : Dofus – livre 1 : Julith.


Joris est un jeune orphelin qui ignore l’identité de ses parents. Il coule des jours heureux dans la cité de Bonta auprès de son père adoptif, Kerubim Crépin, un matou grognon et généreux qui, après une vie d’aventures, est devenu antiquaire. Mais une ombre s’étend peu à peu sur Bonta : Julith, surnommée « la bouchère », sorcière tenue pour responsable d’un effroyable cataclysme, est de retour et veut s’emparer d’un dragon d’une puissance redoutable… En termes de mécanismes narratifs, Dofus – livre 1 : Julith sort l’artillerie campbellienne en proposant un récit initiatique classique directement calqué sur le principe du monomythe. L’influence des archétypes starwarsiens est particulièrement décelable, notamment via la présence du gouailleur Khan et de la magicienne Bakara, dont la dynamique rappelle celle de Han Solo et Leia, ou encore du lien qui unit Joris et Julith. Pourtant, cette fidélité à un schéma héroïque académique n’est en aucun cas source d’un quelconque conformisme, et sert plutôt de terreau fertile pour la création d’une aventure au caractère bien trempé. Car Anthony Roux, Jean-Jacques Denis et le coscénariste Olivier Vannelle ont bien compris qu’on n’embarque pas le public dans une odyssée mémorable sans des personnages forts et une iden [...]

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