À LA POURSUITE DE DEMAIN de Brad Bird

À la poursuite de demain

Entouré d’un épais voile de mystère, et précédé par une campagne marketing quasiment inexistante, À LA POURSUITE DE DEMAIN se révèle être un film bizarre, risqué et anachronique. Un spectacle familial vraiment Mad donc, dont nous avons voulu décrypter les enjeux créatifs en quatre points.
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 REDISTRIBUTION DES RÔLES

Vendu essentiellement sur le nom de George Clooney, À la poursuite de demain opère en réalité des choix de distribution plus audacieux que la moyenne. L’héroïne est en fait une adolescente, figure presque entièrement délaissée par la production hollywoodienne depuis le Lovely Bones de Peter Jackson (un long-métrage à moitié néo-zélandais, donc). À l’heure où Marvel bannit de son merchandising toute figurine de Black Widow, et où Disney renoue avec la glorification de ses jolies Princesses, le parti pris de Brad Bird et Damon Lindelof de faire de la jeune Casey Newton (formidable Britt Robertson) une battante idéaliste et une scientifique prometteuse a des résonnances politiques majeures. Attendu dans un rôle de mentor, le personnage de Clooney est d’ailleurs décrit par contraste comme un adulte inaccompli et prisonnier de ses frustrations, conséquences d’une idylle sans lendemain qui a monopolisé son enfance. Le couple qu’il forme à l’écran avec Raffey Cassidy, dix ans au compteur, est d’autant plus étrange que Bird réserve à la gamine les moments les plus héroïques du long-métrage. Conscient d’avancer sur le fil du rasoir, notamment lors d’un dialogue final déstabilisant, le cinéaste profite au contraire du trouble qu’il jette sur le public pour souligner la pureté des liens affectifs en question, reflets de la candeur rarissime du projet.


LE PARI DE L’ESPOIR

Sans fausse naïveté, toujours conscient des enjeux géopolitiques actuels et des dangers qui guettent chaque jour l’espèce humaine, À la poursuite de demain fait le choix de la candeur et de l’espoir face au cynisme et à l’apathie ambiante. C’est même ici le noeud du récit, le script allant jusqu’à soumettre l’ensemble de son dernier acte à un débat idéologique que l’on ne croise guère, au rayon blockbuster, que dans les films d’animation de  George Miller. [...]

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